Aller au contenu principal

« La qualité pour tous », cette illusion

« On prend mieux en compte les coûts de production. On va, pour ceux qui le veulent, vers des contrats à plus long terme avec des clauses de révision de prix. » Michel-Édouard Leclerc répondait ainsi à une question du JDD sur les conséquences de la loi Egalim dans une interview publiée dimanche 9 février. Le représentant du premier réseau de distributeurs indépendants de France aurait-il baissé les armes dans la bataille aux prix bas ? « Au contraire ! Il faut que les meilleurs produits restent accessibles pour tous », déclare-t-il en conclusion, et d’affirmer que la « qualité pour tous » est la mission de l’enseigne. Alors que les Egalim avaient été perçus comme une chance pour les agriculteurs d’améliorer leurs revenus, celui qui s’est battu de manière la plus virulente contre l’une de ses mesures phare (la hausse du SRP), en donne une tout autre lecture. « Les états généraux de l’alimentation ont écrit une narration collective qui préconise le mieux-manger : moins de pesticides, plus de certifications, moins de sel, moins de gras, plus de bio. Cela a permis de développer très vite des gammes plus qualitatives, donc plus rémunératrices pour les producteurs », déclare-t-il. Et de mettre en avant le développement de contrats de circuits courts, de la HVE, des marques équitables comme C’est qui le patron ?! ou encore le déploiement du Nutri-Score sur toutes ses marques. Après tout, la démarche est louable : vouloir augmenter la qualité des produits alimentaires, sur les plans environnementaux, nutritionnels et de la santé, et permettre que ces meilleurs produits soient accessibles à tous. Reste que c’est l’objectif aujourd’hui de toutes les enseignes de grande distribution et que pour gagner des parts de marché, elles n’ont encore rien trouvé de mieux que de se battre sur les prix. Faire des produits de qualité, bios, sans résidu de pesticides, avec des matières premières plus nobles représente des risques et des surcoûts pour l’agriculteur et l’industriel agroalimentaire. Il ne faudrait pas illusionner les consommateurs et casser les niches de valorisation pour les acteurs des filières agroalimentaires.

Les plus lus

rayon viande hachée
Qu’est-ce qui pourrait faire baisser les prix des bovins en Europe ?

Alors que toute l’Union européenne affiche des prix records pour ses bovins, un petit tassement s’est fait sentir en Irlande…

vaches limousines dans un pré
À 6,17 €/kg, le prix de la vache viande couvre désormais les coûts de revient

Les prix des broutards, puis des jeunes bovins, avaient atteint puis dépassé les coûts de production en début d’année. C’est…

Des silhouettes de vaches qui paturent dans une prairie, style illustré. Au premier plan, une fléche qui illustre une décroissance
Pourquoi le cheptel bovin a-t-il tant reculé dans l’Union européenne en 2024 ?

La baisse du cheptel bovin en 2024 est inédite. Une partie de ce recul est structurelle, alimentée par les départs en retraite…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 02 mai 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 18 avril 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

burger sur fond noir
Les vaches allaitantes passent toujours plus au hachoir

La consommation de viande bovine résiste, grâce à la transformation et au haché. Même les vaches allaitantes y passent, ce qui…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio