La prudence est de mise chez Bel
Dans sa volonté d’ascension, le groupe Bel, qui commercialise les marques la Vache qui rit, Babybel, Kiri, Apéricube ou encore Leerdammer vient de publier des résultats honorables au premier trimestre 2006, toutefois emprunts d’une grande prudence. Avec 417,68 M Eur, soit +2,9% par rapport à la période correspondante de l’année précédente, le spécialiste des fromages fondus est sur la même tendance que son concurrent Bongrain (+2,4%, à 823,1 M Eur). Pour autant, les dirigeants restent mesurés sur les perspectives pour l’année pleine, compte tenu des tensions observées sur les coûts de l’énergie et de l’emballage, des postes de dépense d’autant plus conséquents qu’ils s’adressent surtout à des fromages vendus en portions et préemballés. « Dans ce contexte incertain, Bel a prévu de poursuivre ses investissements destinés à accélérer l'innovation et renforcer les actions publi-promotionnelles», a indiqué le management de l’entreprise. L’an dernier avait déjà été marqué par un environnement difficile, marqué par une diminution des ventes (CA en repli de 2,1% à 1,73 Md Eur). Ce recul associé à un comportement erratique du cours de l’action a en partie été adouci pour les actionnaires grâce l’augmentation du bénéfice net +14,1% à 71,9 M Eur. Depuis le début de l’année, la brusque montée du titre a laissé entrevoir un redémarrage, mais le pic de valorisation s’est atténué depuis, avec un niveau actuel fixé aux alentours de 150 euros. Pour autant, la société dont l’objectif affiché est d’aborder les marchés en expansion s’est renforcée en janvier, avec la prise de contrôle du leader turc des fromages fondus. Bel a acquis 51% du capital de Kasper, pour un montant qui n’a pas été révélé. Plus que jamais, les produits fromagers grands publics font figure de priorité. Sur le premier trimestre, la hausse des ventes est ainsi imputable uniquement aux fromages (417 M Eur contre 406 en 2005), alors que les produits industriels accusent un repli de 37,5 à 35 M Eur.