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La progression de la bio marque le pas

La 3e édition du baromètre annuel CSA/Agence Bio, présentée mercredi, a réjoui les partisans de ce mode d'agriculture. La part des Français consommant au moins un produit bio au moins une fois par mois continue en effet de progresser : de 37% en 2003, ils sont passés à 44% en 2004 pour atteindre 47% en 2005. Mais ces chiffres traduisent dans le même temps un sérieux ralentissement du rythme de croissance, révélateur de la difficulté rencontrée par la bio pour s'enraciner dans le paysage.

La répartition des foyers acheteurs suit la même tendance : leur part a progressé, mais moins vite l'an dernier. (33% en 2003, 42% en 2004 et 45% en 2005). « L'agriculture traverse une période difficile, et l'agriculture biologique n'y échappe pas » a estimé Claude Monnier, président de l'Agence Bio, tempérant l'enthousiasme de sa directrice Elisabeth Mercier. Le chantier de la séduction est loin d'être achevé, avec 40% seulement de Français s'estimant bien informés sur la démarche agriculture bio. En remontant la filière en amont, les difficultés perdurent.

En 2004, les surfaces cultivées en bio ont pour la première fois régressé, et rien n'indique une reprise en 2005. « Après une multiplication du nombre d'agriculteurs par 3, des préparateurs par 8 et un quintuplement des surfaces en quelques années, nous sommes dans une relative phase de pause et d'ajustement» modère Elisabeth Mercier. Il demeure un intérêt naissant pour les fromages bio chez les 15-24 ans mais aussi pour les boissons et l'épicerie. Dans les produits les plus consommés, fruits, légumes et œufs caracolent toujours en tête, poissons et produits carnés fermant la marche.

Mais les mêmes freins à la consommation perdurent, comme le prix. 90% des consommateurs/acheteurs citent des prix « moins élevés » comme une incitation à l'achat, alors qu'ils n'étaient que 84% l'an dernier. Avec une consommation bio estimée à 3/3,5% de l'alimentaire total et une production française limitée à 1,8/2%, le différentiel est pénalisant économiquement parlant, en rendant obligatoire les exportations. « Si on n'est pas capable de produire les besoins, ce sont des parts de marché qu'on perd pour la ferme France» a conclu Claude Monnier.

Rédaction Réussir

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