La production de blé tendre progresserait de 6 %
L'Onic n'existe plus, mais les membres des comités spécialisés du nouvel Office national interprofessionnel des grandes cultures (ONIGC) n'étant pas encore désignés, on ne sait trop comment nommer la réunion qui s'est tenue le 21 juin sous la présidence de Rémi Haquin et la direction de Bruno Hot pour procéder à l'examen mensuel de la conjoncture céréalière auquel se livrait chaque mois le comité permanent de l'Onic. Pour ne pas parler de «comité permanent posthume de l'Onic» ni de « réunion anticipée du comité spécialisé de l'ONIGC», nous choisirons de placer cette prestation intermédiaire sous le sigle de l'ONIGC.
L'ONIGC, donc, a repris sans modification notable les bilans prévisionnels adoptés par le comité permanent de l'Onic en mai dernier et dont nous rappellerons les principaux chiffres dans notre habituelle analyse du marché céréalier, demain.
A 10 jours de la fin de campagne 2005-2006, le nouvel office disposait d'assez d'éléments, non seulement pour confirmer le précédent bilan, mais aussi pour se risquer à émettre une première prévision de récolte de céréales à paille 2006. Les surfaces retenues sont, à peu de choses près, celles annoncées par le Service central d'études statistiques du ministère de l'Agriculture (Scees) que nous avons commentées récemment. L'ONIGC y a ajouté des supputations de rendement pour obtenir une estimation de récolte encore très provisoire car réalisée début juin et ne tenant donc pas compte des conditions météorologiques intervenues depuis ni, bien entendu, de celles à venir d'ici à la moisson. Ces prévisions sont cependant plausibles et permettent, pour le moment, d'espérer une bonne récolte de céréales à paille. Ainsi, la production de blé tendre est prévue à 36,9 millions de tonnes, soit une progression de 6 % par rapport à 2005, grâce à un rendement moyen national espéré de 75 quintaux par hectare contre 72 q/ha l'an dernier.
La récolte d'orge est estimée à 10,6 Mt, soit 1,9 % de plus qu'en 2005, cette augmentation étant due à l'orge d'hiver (les surfaces consacrées aux orges de printemps ont régressé).
Attaquer très tôt le marché mondial
En revanche, la progression du blé dur se confirme. Les surfaces ont augmenté de 9 %. Les zones non traditionnelles (Midi-Pyrénées, Languedoc, PACA) restent à l'écart de ce développement à cause d'un déficit hydrique et de rendements affaiblis.
Avec une légère augmentation des rendements, l'ONIGC prévoit une récolte en hausse de 10 % à 2,2 Mt de blé dur. Tant qu'une récolte n'est pas engrangée on ne peut être assuré de son volume (encore moins de sa qualité). Mais si les prévisions de l'office se réalisent, il faudra compter, pour le blé tendre, sur de larges disponibilités, comparables à celles de 2005/2006, la hausse de production compensant la baisse d'un stock de report estimé à 3,8 Mt, contre 4,7 l'an dernier. Il reviendra, une fois encore, à l'exportation d'assurer l'équilibre de la campagne. L'ONIGC a donc pris le relais de l'Onic pour souhaiter que Bruxelles prenne dès le début de la campagne les mesures pour faciliter l'exportation. Rappelons que la Commission a déjà répondu pour partie à cette demande en décidant d'ouvrir à partir de début juillet une 1e tranche d'exportation de 2 Mt de blé tendre à partir du marché libre. Mais pour que la mesure porte ses fruits, il faudra l'accompagner de restitutions suffisantes pour affronter les autres grands exportateurs sur le marché international, en particulier les Etats-Unis et leur dollar faible.