La poule noire du Berry a de l’avenir
Une association d’éleveurs du Cher est en train de relancer la poule noire, volatile aux origines très anciennes, dont la filière est en voie de disparition. Les premiers résultats, présentés par François Chabanat, éleveur à Vasselay (18), lors de la dernière Foire aux petites volailles de Saint Août, sont encourageants. La Noire du Berry, avec 2,3 kg en moyenne pour 130 jours, se présente comme un élevage économiquement rentable qui devrait pouvoir se développer dans le cadre des diversifications agricoles.
« Nous allons nous rapprocher du centre qui a mis au point les poulardes de Bresse,a révélé à cette occasion le responsable de ce club assez fermé. Mais nous partons sur quatre ou cinq ans d’études, avec beaucoup d’interrogations, sur l’homogénéité de la production, les circuits possibles de distribution, le financement. Nous estimons cependant que cette volaille de qualité est porteuse d’avenir. »
Celle-ci, sélectionnée et « inventée » en pays de Brenne par un hobereau local, se veut bête de terroir, avec une commercialisation qui ne pourra être que régionale. Ses tarifs actuels - 8,50 euros le kilo environ - en font une denrée compétitive, très recherchée par les restaurateurs locaux entre Indre et Cher, qui vantent ses qualités gustatives.
Sur le marché Berrichon, qui regroupe chaque printemps une cinquantaine d’éleveurs et une demie douzaine de gros producteurs, on veut croire au devenir de ce petit animal rustique, facile à vivre et raffiné dans sa chair. Pour l’instant, il sera difficile d’avancer des chiffres, mais on peut très bien imaginer la naissance d’une nouvelle filière, qui, à défaut d’avoir l’aura et l’importance de sa cousine Bressane, peut très bien se développer sur le créneau du terroir. Une valeur sûre, dans laquelle de Bourges à Argenton, les éleveurs se plaisent à espérer.