La pomme de terre pourrait être l’aliment de demain
L'assemblée générale de l'ONU, à la demande du Pérou, avait demandé à la FAO de faire de 2008 « l'année internationale de la pomme de terre ». Ce légume occupe une place considérable dans l'alimentation de la planète, se classant comme la 4 e culture vivrière et la première culture non céréalière. Quelques 320 Mt de pommes de terre sont produites dans le monde dont 137 en Asie et 130 en Europe. 19 millions d'hectares lui sont consacrés dont 7,4 en Europe. La France pèse 145 000 ha pour une production moyenne de l'ordre de 6,5 Mt de pomme de terre de consommation et de féculerie.
Dans le cadre de cette « année de la pomme de terre », l'interprofession française, le CNIPT, le GIPT groupement représentant la transformation, et Arvalis, institut du végétal, ont organisé des manifestations à la hauteur de l'événement, dont un colloque sur le thème « la pomme de terre demain » qui se tenait à Paris les 8 et 9 septembre.
La Chine promet
Une autre grande manifestation est prévue, « Potato Europe 2008 » qui se déroule les 10 et 11 septembre à Villers-Saint-Christophe, dans l'Aisne, au cours de laquelle seront notamment présentées toutes les évolutions et innovations techniques relative à cette culture. Une culture qui nous vient des Andes et que déjà Sully avait cataloguée sous le nom de « cartoufle » qui désignait aussi, entre autres, la truffe. Cette origine étymologique se retrouve encore dans la « truffade », un plat de pommes de terre et de cantal, grand classique, avec l'aligot, de la robuste gastronomie auvergnate. Ce type de recette, par ailleurs sympathique, contribue sans doute à donner à ce légume une réputation diététique négative, l'assimilant à la prise de poids. Cette réputation intervient dans la modification des habitudes alimentaires, en France notamment, vis-à-vis de ce légume qui n'est pourtant pas coupable des maux dont l'accable à tort les personnes soucieuses de leur ligne. La consommation de pomme de terre « en frais » baisse donc en Europe A noter toutefois qu'en France, la consommation des ménages qui connaissait une dégradation régulière, s'est redressée de 4,3 % entre juillet 2007 et juillet 2008. Nous y reviendrons., non seulement pour ce prétexte, mais aussi pour des raisons de praticité, phénomène qui touche d'ailleurs tous les légumes frais nécessitant épluchage et autres préparations culinaires contraignantes ; ce qui profite aux produits transformés, frites, flocons…
Aujourd'hui, si la consommation de pomme de terre fraîche baisse en Europe, elle se développe dans les pays émergents tout comme la carte de production qui s'élargit de plus en plus dans ces pays, d'autant que les industries de transformation délocalisent leur activité pour répondre, au meilleur coût, à une demande croissante. La Chine est le premier consommateur avec 53 Mt par an et la croissance s'y poursuit. Ce déplacement de la production pourrait apporter dans les pays pauvres et isolés une réponse à la pauvreté et à la faim, dans un esprit de développement durable. Les participants au colloque sur les enjeux et les perspectives de la pomme de terre voient volontiers ce tubercule comme « le légume de demain », ajoutant à l'extension de son potentiel alimentaire, celui de fournisseur de bioénergie.