La pomme de terre française doit rester leader pour dix ans
La France n’est pas le premier pays producteur de pommes de terre de conservation de l’UE, puisque avec une moyenne de l’ordre de 4,5 Mt, elle se positionne loin derrière l’Allemagne (en moyenne 7,5 Mt) et la Pologne. En revanche, elle détenait le leadership en valeur jusqu’à ces dernières campagnes, grâce à la qualité et à la diversité de sa production et ses performances à l’exportation. C’est cette première place européenne que l’UNPT (Union nationale des producteurs de pommes de terre) proposera de reprendre et de préserver à l’occasion de son prochain congrès qui se tiendra à Lille le 12 février, sous la présidence de Patrick Trillon. Le choix du lieu du congrès ne surprendra pas, la capitale régionale du Nord-Pas de Calais se trouvant placée au cœur du premier bassin de production français où 3 800 exploitations produisent 30 % de la récolte française.
Ce congrès intervient peu après les grandes manifestations internationales qui ont marqué « l’année internationale de la pomme de terre » qui servira de catalyseur pour que les programmes de développement mis en œuvre dans le monde puissent lutter efficacement contre la faim dans le monde. Pour ce qui est plus particulièrement de la France, le congrès de l’UNPT rappellera la place de cette production dans l’économie agricole nationale et l’intérêt qu’elle représente pour le consommateur. Un consommateur qu’il faut conserver en continuant de lui assurer un choix large de variétés adaptées à tous ses goûts et une qualité exemplaire du produit ; des critères qui sont menacés par la tentation du moindre prix illustrée par des promotions aberrantes, sous le prix de revient, au détriment de la qualité du produit. Pour Patrick Trillon, « la pomme de terre ne doit pas être un article d’appel, le sac de charbon que l’on place à l’entrée du magasin ». L’UNPT, dans le cadre de l’action menée par le CNIPT, demande donc à la grande distribution de mettre un terme à ces promotions qui déstabilisent le marché sans profiter à la consommation ; la demande s’adresse aussi aux producteurs et aux entreprises qui approvisionnent ces actions.
C’est encore la qualité de la pomme de terre française qui lui vaut sa place prépondérante à l’exportation sur le marché européen. Le retour à un produit basique condamnerait aussi ce débouché.
Revoir la contractualisation
Enfin, parmi les autres dossiers à l’ordre du jour, figure celui de la contractualisation. Forcément pratiquée en matière de féculerie, elle l’est déjà moins pour le secteur transformation et très minoritaire dans le frais. Pour une culture qui n’est pas aidée, dépendant totalement de la loi de l’offre et de la demande, la contractualisation doit assurer aux partenaires commerciaux une protection contre les fortes fluctuations de prix que connaît ce secteur. Les contrats actuels, rares, ne garantissent pas au producteur la sécurité qu’il peut en attendre, selon l’UNPT, qui veut travailler à de nouvelles formes de contractualisation.