Aller au contenu principal

La pomme de terre en quête de nouveaux marchés

La qualité de ses produits a permis à la filière de concrétiser de belles réussites à l’exportation. Mais pour rester leader demain, elle doit s’ouvrir de nouveaux marchés.

La filière «pommes de terre» de Nord-Picardie ne peut se passer d’exportation et dans cette région, il y a eu de belles réussites. «La qualité de nos tubercules a joué en notre faveur», expliquait Francisco Moya au récent congrès des producteurs. Le directeur de Négonor y reconnaissait le formidable bond en avant effectué par la profession depuis 20 ans.

«Mais aujourd’hui, la région doit se donner les moyens d’aborder de nouveaux marchés», poursuivait-il. La péninsule ibérique est arrivée «à maturité», l’Italie donne cette année la préférence aux allemandes plutôt qu’aux françaises. La Grèce est moins au achats. Quant à la Grande-Bretagne qui achète des produits haut de gamme, elle est pénalisée par les incidences monétaires (la dévaluation de la livre anglaise renchérit de près de 30% le prix de la pomme de terre en Angleterre).

Côté transformation, le Nord-pas-de-Calais, perd également des parts de marché dans ses livraisons à l’industrie. « En quatre ans, nos importations de tubercules destinés à la transformation sont passées de 100 à 450 000 tonnes/an », soulignait Alain Dequeker lors du congrès de l’UNPT de Lille .

Si la France doit conforter ses marchés structurels et traditionnels, elle ne peut donc écarter ces nouveaux marchés. « On travaille depuis 6 à 7 ans sur l’Europe centrale et notamment sur la Russie », soulignait Francisco Moya qui estime que tous les acteurs doivent maintenant passer à la vitesse supérieure. Les négociants en premier lieu doivent assurément mieux s’organiser pour attaquer ces marchés émergents. Mais ils doivent être soutenus dans leurs efforts : le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais les avait accompagné les premières années. « Aujourd’hui nous avons son écoute, mais ça s’arrête là ! », regrettait le directeur de Négonor. D’autant que la prise de risques pour la grande exportation s’accroît de façon importante. « Nous avons besoin d’une sécurisation des règlements que nous n’avons pas aujourd’hui », ajoutait-il. C’est l’un des éléments de fragilisation de la filière qui freine le développement à l’exportation. L’idée d’une plateforme d’exportation, financée par le troisième volet du « plan sucre » et qui pourrait être abondée par le Conseil Régional a germé durant ce congrès. Bénéficiera-t-elle de l’appui du Crédit Agricole comme Patrick Trillon l’a demandé au directeur général de Crédit Agricole Nord de France ? Quant au Conseil Régional, il a affirmé qu’il se mobiliserait pour une telle initiative qui devrait être opérationnelle dès juin prochain.

Les plus lus

transport terrestre animaux
Transport des porcs : une nouvelle loi qui pourrait coûter 107 millions d’euros à la filière

Une possible évolution de la législation du transport ne garantira pas forcément le bien-être des porcs. C’est ce que relève l…

Charcuterie
« Si on veut du porc français, il faut créer des élevages en France »

Les charcutiers sont frappés de plein fouet par la baisse de production porcine en France. Elle entraîne une hausse des…

« La France importe déjà du Mercosur pour 1,92 milliard d’euros de produits agricoles et agroalimentaires »

Ingénieur de recherche en économie de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (…

Nouveau record des prix du beurre : « Ça ne reflète pas le marché »

La cotation Atla du beurre cube a franchi un nouveau sommet historique sur la semaine 48, alors que la tendance de marché est…

conteneurs au port du havre
Mercosur : Produits laitiers, vins et spiritueux, ces filières ont-elles un intérêt à l’accord ?

Alors que la colère agricole retentit de nouveau, rallumée par l’approche de la conclusion d’un traité avec le Mercosur, la…

représenant de l'UE et du mercosur
L’UE et le Mercosur signent l’accord, à quoi s’attendre pour l’agriculture ?

Après 25 ans de pourparlers, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord commercial, mais des voix s’élèvent déjà…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio