Aller au contenu principal

La perception du risque alimentaire par le consommateur reste ambiguë

Dans l’ensemble, les consommateurs européens ont une perception positive de l’alimentation. Mais au moindre incident, les comportements changent.

Le sondage sur la sécurité alimentaire commandé par l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) et la DG Sanco auprès de consommateurs des 25 pays membres de l’Union européenne est rassurant et inquiétant à la fois. Si d’un côté il traduit une relative confiance du grand public, il révèle aussi l’irrationalité de ses comportements.

Cette enquête révèle qu’ « aucune préoccupation concernant les risques éventuels ou les maladies ne vient spontanément» lorsque l’on évoque l’alimentation. Mais en présentant une liste de risques possibles, les inquiétudes paraissent plus vastes. Elles viennent en premier lieu des résidus des pesticides, des nouveaux virus (tels que la grippe aviaire), des résidus dans les viandes, et de l’hygiène et de la contamination des

aliments. Les risques liés aux comportements individuels des consommateurs arrivent en queue de peloton des préoccupations, avec l’obésité. En clair, je ne saurais me faire du mal, s’il m’arrive quelque chose, c’est la faute des autres.

La confiance dans le système de contrôle, que l’EFSA avait forcément en tête en commandant ce sondage, apparaît comme loin d’être acquise. À la question « la sécurité des aliments s’est elle améliorée au cours des dix dernières années ?», 38 % des sondés ont répondu par l’affirmative, mais 29 % ont estimé qu’elle était restée inchangée, et surtout 28 % ont jugé qu’elle s’est dégradée.

Faible confiance envers les professionnels

Par ailleurs, le rôle des médias apparaît comme primordial dans le conditionnement des comportements. Seuls 13 % des personnes interrogées ont encore en mémoire la couverture médiatique consacrée aux risques pour la santé liés aux aliments (un pourcentage plus faible que pour le tabagisme, l’obésité ou l’alcool).

Mais une personne sur deux reconnaît avoir modifié ses habitudes alimentaires en conséquence. L’impact est donc fort pour le moindre incident, même si une communication efficace peut atténuer les difficultés (l’affaire des steaks contaminés de Soviba en atteste, avec une réactivité immédiate du distributeur Leclerc qui a contribué à faire dégonfler le soufflé médiatique). Ce terrain de la communication est d’ailleurs ambigu pour le grand public, qui est rivé aux médias mais ne leur accorde que peu de confiance.

En cas de risque alimentaire grave, les sources d’information les plus fiables sont les associations de consommateurs (32 % des sondés), les professions médicales (32 % également), les scientifiques (30 %), les autorités publiques (22 %) et les médias (17 % seulement). Enfin, les moins fiables sont, aux yeux du public, les fabricants d’aliments, les agriculteurs et les détaillants.

Rédaction Réussir

Les plus lus

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

Poules standard dans un poulailler automatisé
Le Sud-Ouest se tourne vers le poulet standard pour concurrencer les importations

La France reste confrontée à la hausse des importations de poulets standards, qui représentent désormais un poulet sur deux.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio