La PDT de l’Ile de Ré se met au sachet
La vague de froid s’achève et les producteurs de pommes de terre de l’Ile de Ré respirent. Les températures descendues jusqu’à -10 °C, ce qui est très rare sur l’île, ne devraient pas avoir affecté la production des seules pommes de terre primeurs sous AOC. Tout juste si elles arriveront en retard, au plus tard les 7-8 mai. Une baisse de production est pourtant attendue, mais elle ne sera pas due au froid mais à la baisse des surfaces. « C ette année, du fait de départs en retraite nous ne comptons plus que 30 producteurs contre 35 l’an passé ce qui correspond à un recul de 10 % des surfaces », annonce Jean-Pierre Tromas, directeur de la coopérative maraîchère de l’Ile de Ré, qui a commercialisé 3 050 t de pommes de terre en 2004 dont 2 714 en AOC.
L’Ile de Ré souffre d’un vieillissement de ses producteurs, comme l’ensemble du secteur de la pomme de terre primeur dont la production a baissé des deux tiers en 15 ans (passant de 400 000 à 120 000 t). Or recruter des jeunes pour s’installer sur l’île n’est pas aisé. Le difficile accès aux bâtiments d’exploitation et surtout la pression foncière sur le logement compliquent la tâche. De plus pour améliorer la qualité de ses produits, depuis 4 ans, les producteurs accentuent les assolements sur 3, 4 ou 5 ans. Tout cela converge vers une limitation de la production.
Une politique qui permet à la coopérative d’obtenir un prix moyen de vente de 88 centimes du kilo, sur deux mois de commercialisation (mai-juin). Au détail, la pomme de terre de l’Ile de Ré se vend autour 2 et 2,5 Eur/kg, certains points de vente pratiquant des prix beaucoup plus élevés… jusqu’à 10 Eur/kg. 40 % des volumes sont écoulés par la grande distribution, 35 % par les grossistes et le 25 % restant via des restaurants, des marchés locaux, et quelques débouchés à l’export, comme le Danemark.
Un investissement de 50 000 euros
Après avoir observé l’évolution de la demande, la pomme de terre de l’Ile de Ré se lance cette année sur le sachet plastique. Partagée entre l’idée qu’un sachet ne correspond pas à l’image d’une AOC et le fait que ce conditionnement préserve la fraîcheur, la coopérative maraîchère de l’Ile de Ré a finalement investi 50 000 euros dans une ensacheuse. Elle commercialise pour la première année 400 à 500 t onnes de pommes de terre en 1 kg sur des petits grammages et 1,5 kg sur des moyens calibres. « Sur le sachet à fond plat, est apposé le logo ainsi qu’une recette », précise Jean-Pierre Tromas.