La nature cotée en Bourse

200 milliards de dollars pour le travail des abeilles, 240 milliards pour la forêt amazonienne, 34 millions pour la jungle de Bornéo. Des économistes se mettent à donner une valeur à la nature partant du principe que lui donner un prix permettrait de la sauver. Des banques proposent de coter des espèces en voie de disparition : comme les crevettes ou le saumon. L'idée, émanant de la politique « not net loss » de Georges Bush, est de permettre aux industriels de compenser leurs dégâts sur l'environnement. Dans le passionnant documentaire « Nature : nouvel eldorado de la finance », Sandrine Feydel et Denis Delestrac nous plongent dans cette économie émergente. Justifiée par de grands groupes (dont Nestlé et Unilever), cette financiarisation des ressources naturelles inquiète. Certains économistes craignent une possible spéculation autour de produits dérivés rappelant dangereusement le mécanisme des subprimes.
Rediffusion sur Arte le 10 février à 8 h 55.