La Méditerranée se coordonne sur les IGP
Mercredi, treize ministres ou représentants de ministres de pays méditerranéens, membres du CIHEAM (centre international des hautes études agronomiques et méditerranéennes) Albanie, Algérie, Égypte, Espagne, France, Grèce, Italie, Liban, Malte, Maroc, Portugal, Tunisie, Turquie., se sont retrouvés à Paris pour aborder différents sujets et notamment la qualité des produits.
Il s’agissait de la cinquième rencontre de ce genre. « Il devient urgent de faire émerger dans le bassin méditerranéen une problématique commune sur la qualité des produits méditerranéens ainsi qu’une culture partagée autour de cette question », ont affirmé les pays membres dans la résolution finale, adoptée en fin de journée. « Aujourd’hui, il y a eu la prise de conscience que beaucoup de choses nous unissent dans un marché qui se mondialise. […] Et le développement des indications géographiques est un moyen de lutter contre cette mondialisation. Nous-mêmes nous avons l’équivalent des AOC sur le vin et nous avons labellisé des dattes et la maltaise », confiait mercredi soir, en aparté, Habib Haddad, ministre de l’Agriculture tunisien, satisfait que cette année huit ministres se soient déplacés en personne.
Seuls l’Égypte, l’Italie, Malte, le Portugal et la Turquie n’avaient pas envoyé de ministres. « C’est presque exceptionnel, les thèmes abordés étaient en vogue », selon le ministre.
Promouvoir des actions coordonnées
Cette prise de conscience de l’importance des indications géographiques pour imposer une identité méditerranéenne spécifique, a poussé les 13 pays à confier au CIHEAM, présidé par Bertrand Hervieu, une nouvelle mission. Le CIHEAM devra notamment étudier la possibilité de créer un réseau d’experts responsables en matière d’indications géographiques dans l’Union européenne et dans les pays tiers méditerranéens, afin de « permettre des échanges rapides d’informations sur les modifications des régimes existants en vue de promouvoir des actions coordonnées ». En filigrane, il faut voir dans cette déclaration un soutien des pays tiers méditerranéens au combat mené par l’UE à l’OMC pour défendre ses indications géographiques, face aux Américains notamment.