La marge brute des IAA atteint un plancher historique
«La situation est paradoxale, globalement l’agroalimentaire fait toujours mieux que le reste de l’industrie mais on sent une crispation dans le dispositif », a déclaré Jean-René Buisson, président de l’Ania, lors du bilan annuel de la profession diffusé hier à la presse. L’an dernier le chiffre d’affaires du secteur a dépassé la barre des 160 millions d’euros, progressant de 2,3% en valeur, et de seulement 0,3% en volume. Les effectifs ont pour la première fois reculé de 3 900 salariés. Si le solde commercial s’est amélioré (à 9,2 milliards d’euros contre 8,1 en 2011) l’Ania souligne une dégradation de la balance commerciale sur certains secteurs (viande, fruits et légumes et huiles et graisses). « Les entreprises défaillantes ont crû de 247 à 297, ce n’est pas satisfaisant », a poursuivi le président de l’association. Autre signe négatif : la production industrielle affiche un recul de 0,8%. Mais ce qui inquiète surtout l’Ania, c’est la baisse « dramatique » de la marge brute. « Nous sommes à un plancher historique de 22,4%. C’est très peu. On a perdu 14,3 points depuis 2008. Les entreprises financent la croissance de la distribution en prenant sur leurs marges », a déclaré Jean-René Buisson. Les perspectives pour l’année en cours ne sont pas très positives. L’Ania avance une prévision de croissance de 0,5% du chiffre d’affaires pour 2013, une baisse de la production de 1% et des effectifs en recul de 5 000 salariés.