La machine OMC tente de repartir
Six mois après l’échec de la conférence de Cancun (Mexique), les pays membres de l’OMC s’apprêtent à reprendre leurs négociations en commençant par l’épineuse question de l’agriculture, avec une volonté politique retrouvée mais peu de temps pour aboutir. Le 14 septembre dernier, les 146 Etats de l’Organisation mondiale du commerce se séparaient sur un affrontement Nord-Sud qui aux yeux de certains signait l’arrêt de mort du système commercial multilatéral né après la deuxième guerre mondiale. Dès l’échec des pourparlers sur la libéralisation du commerce mondial, le négociateur américain, Robert Zoellick, affirmait que les Etats-Unis allaient désormais privilégier les accords commerciaux bilatéraux ou régionaux, au détriment des accords multilatéraux. Mais, dans une lettre à ses 145 collègues, M. Zoellick a redonné une forte impulsion aux négociations en début d’année en assurant que Washington ne voulait pas faire de 2004 «une année perdue» pour le commerce mondial. S’éloignant de la position commune arrêtée à l’été dernier avec l’Union européenne, M. Zoellick s’est prononcé pour fixer une date à l’élimination des subventions aux exportations agricoles, une des exigences des pays en développement qui avait été ignorée à Cancun.
Jusqu’à aujourd’hui, les pays membres n’ont pas repris formellement leurs négociations dans le cadre de l’OMC. Le 22 mars, le comité agricole se réunit pour la première fois depuis Cancun, avant une réunion probable, la semaine suivante, du comité chargé de l’accès au marché des produits industriels.