La Loi d’avenir « manque de souffle et d’ambition », selon Xavier Beulin
Interrogé par l’AFP, Xavier Beulin, président de la Fnsea, a estimé que la loi d’avenir « manque de souffle et d’ambition » et s’est dit « déçu ». « Je suis plutôt déçu car je ne sens pas de souffle ni d’ambition particulière, si ce n’est l’application de réglementations supplémentaires », a-t-il indiqué à l’AFP en ajoutant que les orientations annoncées laissaient place à de nombreuses « interrogations ». « On a du mal à saisir l’approche » et « le contenu est maigre », estime-t-il en s’inquiétant du statut futur des agriculteurs: « Peut-être faudrait il commencer par le définir ? », juge Xavier Beulin. « On n’a rien vu ni entendu sur le couple recherche/innovation alors que certaines solutions ne pourront venir que de la recherche, quand on parle d’avenir ». « La question aujourd’hui est de savoir si ce projet de loi est de nature à infléchir la courbe déclinante sur laquelle se trouve l’agriculture française, alors qu’on a perdu trois places sur le podium en une quinzaine d’années » insiste-t-il. Il s’inquiète également d’une « volonté d’ouvrir massivement » les organisations interprofessionnelles aux non agriculteurs (ONG, pouvoirs publics). De même l’idée de protéger les lanceurs d’alerte à l’intérieur des entreprises de l’agroalimentaire, et éventuellement de susciter des vocations, lui paraît à double tranchant : « on risque d’ouvrir une crise majeure sans véritables fondements scientifiques », juge-t-il. « On nous annonce une loi au 30 octobre devant le conseil des ministres mais on est déjà mi-septembre et on nous propose une texte sur lequel on a encore beaucoup à dire », remarque Xavier Beulin.