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La langoustine, produit de la « pêche durable » ?

La finalité du projet consiste à voir les stocks de langoustines, estimés à 3200 tonnes, se redresser.

La langoustine va servir de test au concept de pêche durable que les professionnels de la zone atlantique, du Guilvinec à Oléron, vont expérimenter à partir du 4 juin. Ce jour-là, près de 250 permis de pêche spéciaux (PPS) vont être distribués aux pêcheurs langoustiniers qui travaillent sur une zone comprise entre l’île de Sein et l’île d’Oléron.

Tous les pêcheurs inscrits dans les ports de l’Atlantique devront avoir ce sésame pour accéder au stock de langoustines et adapter leurs équipements pour pratiquer le tri sélectif. Les panneaux de prise des langoustines sur le fond comportent en effet des grilles qui laissent échapper les juvéniles. La pêche en pleine eau du merlu, espèce systématiquement associée à la langoustine, fera l’objet de la même approche. La durabilité de la ressource s’applique donc autant à la pêche qu’à l’agriculture. Au comité local des pêches du Guilvinec (Finistère), plus important pôle artisanal de France avec 400 bateaux et 1 200 marins répartis sur 4 ports où la réflexion a vu le jour, on évoque un dessein similaire.

Pérenniser le métier et créer de la valeur

« La pêche durable, c’est une multitude de petits projets destinés à pérenniser le métier, créer de la valeur et aménager le territoire», explique René-Pierre Chever, secrétaire général du comité finistérien. Mais comme il paraissait perdu d’avance de vouloir réglementer plusieurs espèces en même temps, qui plus est entre différentes nations européennes, le comité local guilviniste, premier port langoustinier de France, a proposé de travailler sur la pêcherie de la « demoiselle des mers ». La langoustine n’occupe que des pêcheurs français, sur les régions Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Aquitaine. Tous ont accepté d’expérimenter l’idée des Bretons. L’IFREMER a participé pendant deux ans avec les professionnels à la mise au point d’engins sélectifs de pêche embarqués sur une quarantaine de chalutiers.

La finalité du projet consiste à voir les stocks de langoustines, estimés à 3 200 t, se redresser. Dans ce cas, des jeunes pourraient être installés. Mais pas dans des bateaux vieux et coûteux qui obligent l’investisseur à prélever sans compter pour amortir son onéreux outil. Le comité local des pêches breton a dessiné avec un bureau d’études, les plans d’un bateau générique neuf permettant de faire de la pêche durable tout en vivant correctement de son métier. 12 permis ont été délivrés et 7 sont en cours de financement.

René-Pierre Chever envisage de proposer le concept de pêche durable à la lotte pêchée en mer celtique (Bretagne-Ouest, Irlande-Sud) où travaillent Français, Irlandais, Espagnols et Anglais.

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