La guerre du bœuf irlandais n’aura pas lieu
Les membres de la délégation syndicale (FDSEA et JA d’Ille-et-Vilaine) sont sortis rassurés, mercredi, de la Société Vitréenne d’Abattage (SVA-Jean Rozé, groupe Intermarché). La SVA -230 000 tonnes de viande dont 150 000 t de viande bovine dans 4 abattoirs et 4 usines de transformation, 3200 salariés et 900 M e-, filiale d’Intermarché a garanti aux éleveurs qu’elle ne remplace pas du bœuf français par du bœuf irlandais « Liffey Meats ». Selon Alain Bignon, vice-président de la FDSEA 35, « 170 kilos de viande irlandaise en barquettes » transiteront chaque jour dans les 12 bases logistiques de la SVA, contre 4000 kilos de viande « Jean Rozé », exclusivement française. Pour Dominique Langlois, président de SVA-Jean Rozé, ce contrat d’approvisionnement ne porte que sur 4 des 20 références du transformateur : « entrecôte, rumsteack, bavette, faux-filet, en UVC à date longue sous vide ». Il contribue à élargir la gamme ouverte récemment au charolais.
Il traduit aussi, c’est vrai, un palliatif à la baisse des bœufs français –20 % en moins en 2004 à la SVA. La SVA attend donc clairement des éleveurs qu’ils s’engagent plus avant dans les schémas de contractualisation. Or justement, ceux-là le demandent. « Sur les 260 000 bovins que nous traitons chaque année, 10 000 répondent au cahier des charges « Bœufs de nos régions », mais nous en avons besoin de cinq fois plus », a indiqué Dominique Langlois aux éleveurs. Les deux parties, bien conscientes que la bonne rémunération en jeunes bovins freine le développement des « bœufs de nos régions », tablent sur les aides découplées de la PAC nouvelle formule qui leur enverront de nouveaux producteurs, ex-laitiers ou céréaliers.