La Grèce, une destination risquée pour les exportateurs de viande
La crise financière que traverse la Grèce expose-t-elle ses fournisseurs ? La question se pose pour les entreprises françaises de viande (une vingtaine environ) qui exportent directement vers ce pays. « Il ne faut pas oublier que les Grecs mangent autant de viande bovine française... que les Français », explique Nicolas Douzain, le directeur de la fédération de l’industrie et du commerce en gros des viandes (FNICGV). La Grèce est en effet le 2e client de la France en matière de viande bovine et porcine (fraîche et congelée), derrière l’Italie. La crise se fait ressentir depuis au moins 18 mois sur cette destination, avec un effritement régulier des volumes. Les tonnages ont chuté : 10 100 tonnes sur les deux premiers mois de l’année, contre 12 200 t en janvier-férvier 2009, selon la FNICGV. Les industriels craignent les conséquences de cette évolution, le débouché grec étant jugé « rémunérateur ». Le risque de défaut de paiement, lui, n’est pas plus élevé qu’avant, constate le département assurance-crédit de Groupama. «La ‘sinistrabilité’ s’est même un peu améliorée depuis le début 2009 due à une plus grande rigueur sur la souscription des risques, note un expert de l’assureur. Mais la Grèce, a toujours été une destination compliquée en matière de paiement. Dans le secteur viande, c’est même le principal point noir.»