La Géline de Touraine mise sur les circuits courts
Après avoir quasiment disparu dans les années 70, la géline de Touraine figure parmi les productions locales en essor. Cette race de jolie poule noire, jadis très présente dans les fermes tourangelles et relancée grâce au travail de quelques éleveurs de l’Inra, est recherchée par les gourmets et des restaurateurs. « Cette volaille se vend bien sur Tours, le département et sur Paris. Mais on ne la trouve pas encore sur certains marchés ni chez tous les bouchers localement et des restaurateurs en recherchent », explique Charlène Ribreau, animatrice du Syndicat interprofessionnel de la géline de Touraine (SIGT).
Le syndicat a ouvert une section vente directe, permettant à des éleveurs de commercialiser des gélines directement, sans adhérer à la coopérative d’éleveurs qui assurait jusqu’ici la quasi-totalité de la commercialisation de la volaille auprès des abattoirs.
Six éleveurs se sont montrés intéressés par la vente directe de gélines à la ferme et sur des marchés, et pourraient donc s’ajouter aux huit éleveurs professionnels que compte déjà la filière. Environ 20 000 gélines de Touraine, sous la marque « Dame Noire », sont produites par an, un volume juste suffisant pour assurer la survie de la filière, confie le SIGT.
Un goût différent, une qualité régulière
Bien que le consommateur puisse trouver de la géline de Touraine en grande distribution sur l’agglomération tourangelle, l’interprofession a choisi de développer la production en misant sur les circuits courts. « J’ai toujours trouvé dommage que l’on se cantonne à la filière collective alors que l’on avait des demandes de particuliers, note Christian Noyant, président du SIGT et ancien responsable d’un élevage. L’ouverture à la vente directe n’aura pas un gros impact sur la production en coopérative car cela ne concerne pas les mêmes circuits de production ».
« Il existe une demande pour cette volaille en circuit court », constate Frédéric Guillemain, éleveur dans le sud de la Touraine. Adhérent à la coopérative, il vend déjà de la géline sur son exploitation et sur certains marchés depuis quelques années, au prix de 8 €/kg environ. « Cette volaille est très différente des autres au niveau du goût, de la chair. Les consommateurs qui la goûtent pour la première fois se disent surpris du niveau de qualité. »
Les éleveurs de gélines de Touraine « Dame Noire » sont tenus de respecter un cahier des charges (11 volailles au m2 dans le bâtiment d’élevage, parcours extérieur 2 m2 au minimum par volaille, abattage à plus de 120 jours...) et notamment un même mode d’alimentation (75 % de céréales) pour une qualité homogène et régulière. Un niveau d’exigences gage d’authenticité pour la filière, qui souhaite aujourd’hui voir la géline de Touraine reconnue en AOC.