La FRSEA de Bretagne demande des comptes aux volaillers
Les FDSEA des quatre départements bretons et la FRSEA de Bretagne se sont fendus d’un communiqué cinglant, le 11 mars, pour fustiger l’industrie avicole qui vient de décider de baisser la rémunération des 2200 producteurs bretons de poulets et de dindes destinés au marché français. La raison avancée ? Une forme de mutualisation avec les 350 à 400 éleveurs du poulet export dont la rémunération a été diminuée, quelques jours après la baisse du montant des restitutions à l’exportation. Mais pour les responsables syndicaux, il y a une autre raison. L’industrie fait porter aux éleveurs son incapacité « à répondre aux besoins de la GMS, et donc de (...) répercuter les hausses de coûts de production sur les prix de vente (GMS, RHF, grossistes) », disent les syndicats dans leur communiqué. Un peu plus de 40 % du poulet consommé en France est importé et l’offre française n’est pas forcément adaptée. « On invente le mouton à cinq pattes en France alors qu’en Belgique par exemple, les usines sortent de grandes séries d’une gamme beaucoup plus restreinte », dit un observateur. Cette décision de baisser les prix à la production risque de compromettre « définitivement l’avenir de la filière », parce qu’elle donne un excellent argument aux distributeurs, grossistes et autres acheteurs de la RHF pour « ne pas revaloriser les prix », tonnent les syndicats.