La France laitière cherche sa place en Europe
Bruxelles va présenter ce jeudi « de nouvelles propositions » destinées à faire face à la crise du marché du lait, a indiqué un porte-parole de la commissaire européenne à l’Agriculture, Mariann Fischer Boel. Il n’est pas question d’un « revirement de politique » mais elle est prête « à chercher des moyens d’assurer que les agriculteurs obtiennent un juste prix, pourvu que cela ne contredise pas les règles du marché », a-t-il précisé. Le 10 septembre dernier, des producteurs ont entamé une grève du lait européenne afin d’obtenir une baisse de la production et de dénoncer la suppression programmée des quotas en 2015. Mais un clivage persiste entre les pays européens du Nord et ceux du Sud sur les solutions à mettre en œuvre pour sortir de la crise. La France perd en tout cas en compétitivité par rapport à ses voisins européens, et notamment l’Allemagne, premier importateur de lait de consommation, d’emmental et de crème UHT en France. Avec à terme, le risque d’une diminution drastique des exploitations laitières, de fermeture de sites de transformation et le repli de la filière laitière sur des produits de niche mieux valorisés de type AOC, produits laitiers de montagne ou bio, comme l’analyse la Fédération nationale des industries laitières. « Les transformateurs laitiers français de taille internationale seraient alors amenés à délocaliser leurs outils industriels et à approvisionner le marché français via des importations des pays voisins », craint la fédération.