La fraise se fera un peu désirer
L’année 2004 avait été difficile, l’année 2005 ne commence pas sans inquiétudes. Le mois de février, froid et gris, a provoqué un retard important des productions habituellement naissantes au Sifel. Laissant craindre un arrivage massif des premières fraises sur le marché dans les jours à venir, le tout dans une fenêtre temporelle très courte pour les productions sous serres, dont les gariguettes annoncées pour la seconde quinzaine d’avril. Les productions de plein champ et de fraises rondes sont plus exposées aux intempéries comme le confirme Laurence Perret, technicienne de l’association interprofessionnelle de la fraise du Lot-et-Garonne. «Nous avons effectivement quelques petits soucis de gelée la semaine passée sur les tréplants, les plus précoces. Les premiers boutons et les premières fleurs ont été atteints cela aura donc une incidence sur la précocité, mais cela peut aussi favoriser, stimuler la mise à fleur suivante». S’il est trop tôt pour affiner des prévisions fiables, tout le monde sait pourtant en Lot-et-Garonne que l’année 2005 doit impérativement être bonne pour les fraisiculteurs. Afin qu’ils puissent compenser la difficile saison 2004. «Nous avons connu l’année dernière un télescopage de production à partir du 20 mai avec la présence de toutes les régions en même temps sur le marché» rappelle Éric Bazile, président de l’interprofession Lot-et-Garonnaise. Dans le département voisin, la situation est encore plus difficile puisque ce département est peu présent avec la gariguette, et doit donc s’appuyer uniquement sur les rondes pour assurer sa survie.
6 millions d’euros de perte en 2004
La chute des cours connue l’année dernière, un euro par kilo, représente pour le terroir de la fraise du Périgord, protégée par une IGP, une perte de 6 millions d’euros. À quoi s’ajoutent les problèmes récurrents de main-d’œuvre, la difficulté des relations avec la distribution et les distorsions de concurrence. 2,43 euros au kilo pour de la fraise en abri froid en Dordogne contre 1,22 euro en Espagne et 1,54 euro en Allemagne selon des chiffres dévoilés en décembre dernier devant les producteurs périgourdins. Au-delà du plan fraise mis au point par le conseil général, une bonne saison est donc cruciale pour les 356 exploitations productrices de fraise recensées. En Lot-et-Garonne, Éric Bazile compte sur le dossier de Label rouge Gariguette actuellement en cours de montage pour asseoir la production et la mettre un peu à l’écart des soubresauts du marché. Avec des espoirs pour que le label puisse être apposé sur les produits dès 2006.