La flambée des matières premières agricoles devrait se poursuivre
Les matières premières agricoles se sont réveillées en 2006 et leur renaissance devrait se prolonger l'an prochain. « Le bas niveau des stocks et l'intérêt que le marché porte aux carburants alternatifs annoncent des prix plus élevés en 2007», estime John Normand, analyste à JP Morgan. Le maïs est selon lui le plus prometteur, suivi du blé et du soja. La Chine promet d'être une nouvelle fois la force motrice de la demande agricole. Les produits agricoles étaient les cancres des matières premières depuis le début du cycle de hausse des prix en 2002. Mais cette année, de nouvelles sources de demande, des pénuries de production, un vif intérêt des investisseurs financiers et la perspective d'un plus ample resserrement de l'offre et la demande ont créé l'équation parfaite pour les marchés agricoles. Le prix du maïs a bondi de près de 80% à Chicago. Le blé l'a suivi de près avec une progression de 45%. Tous deux ont retrouvé des niveaux inégalés depuis 1996. Pour le maïs, c'est l'envolée de la demande d'éthanol qui a servi de catapulte aux prix. Le blé a surtout été soutenu par la sécheresse, qui a amputé les récoltes de nombreux producteurs dont l'UE et surtout l'Australie. L'essor de l'éthanol a également profité au sucre, car son principal fournisseur, le Brésil, y a consacré une grosse part de sa récolte de canne à sucre. La réforme du régime sucrier de l'UE a elle aussi joué un rôle, faisant passer la région du statut d'exportateur à importateur net de sucre pour la première fois en vingt ans. L'année a été aussi mouvementée pour le café, qui s'est apprécié de plus de 20% sur fond de sécheresse au Vietnam. La météo a également dopé le jus d'orange, dont le cours a atteint son plus haut depuis seize ans à New York. Le cacao a été parmi les rares matières premières à reculer.