La filière travaille à la « nouvelle offre »
L’assemblée générale du CNIPT, comité national interprofessionnel de la pomme de terre, a dressé mardi le bilan de la campagne 2007/2008. Elle s’était caractérisée par une extension des surfaces de pommes de terre de conservation, une augmentation de la production, une amélioration notable de la consommation des ménages, des exportations proches du record de 2006/2007, mais aussi une forte baisse des prix par rapport à ceux exceptionnels atteints en 2007/2008. Depuis le début de l’actuelle campagne, des modifications de tendance sont intervenues : démarrage laborieux de la campagne d’export (rattrapé en octobre, lire LM d’hier) et la régression des achats des ménages annihilant pratiquement la progression perçue l’an dernier.
L’assemblée du CNIPT s’est par ailleurs attachée à l’examen de certains dossiers de fond dont le président Benoist Leforestier a rappelé l’importance. 2008 a été l’année mondiale de la pomme de terre dont l’ONU et la FAO avaient voulu qu’elle soit l’occasion de promouvoir la culture et la consommation dans le monde. Bernard Jouan, ancien chercheur de l’Inra et animateur d’Agro sans frontière est venu témoigner à la tribune de l’assemblée générale des actions menées en Afrique par cette organisation pour le développement de la culture de la pomme de terre avec d’incontestables succès malgré des difficultés spécifiques à ces régions, en particulier le prix et l’acheminement des plants.
Communication renouvelée
Sur le plan national, les professions de la pomme de terre travaillent, à travers le CNIPT à la redéfinition d’une nouvelle offre s’appuyant sur l’amélioration constante de la qualité en collaboration avec Arvalis, institut du végétal. Jack Massé, au nom d’Arvalis, a rappelé dans quelles conditions et pour quel objectif devra être produite « la pomme de terre de demain » avec le souci de produire plus et mieux pour améliorer la rentabilité de cette production tout en l’adaptant aux contraintes sanitaires et environnementales renforcées . Mais le comportement des distributeurs n’aide pas toujours les professionnels dans cette démarche. Le président du CNIPT a ainsi fustigé les « braderies répétitives » pratiquées par la grande distribution, à des prix de plus en plus bas, au détriment de la qualité et qui engendrent des pertes à tous les stades de la filière.
Une autre mission importante impartie au CNIPT est la communication. Elle participe à la redynamisation de l’offre souhaitée par la filière. Le programme de communication de trois ans arrive à son terme et la commission promotion devra déterminer une nouvelle stratégie de communication l’année prochaine. La promotion générique visera à la fidélisation des consommateurs actuels mais aussi à la conquête de nouveaux, en particulier les jeunes. La crise financière pourrait aider la filière en réhabilitant la cuisine familiale.