La filière porcine résiste en Midi-Pyrénées
Après une baisse de la production porcine, en Midi-Pyrénées, de 8,5 % entre 2002 et 2005 et de 4 % supplémentaires début 2006, la situation semble aujourd’hui se stabiliser. « Notre objectif est désormais de garder ce niveau de production, ce qui suppose que nous trouvions des jeunes pour prendre la succession des nombreux exploitants qui partent à la retraite, confie Yves Da Ros, président de Midiporc, interprofession porcine de Midi-Pyrénées. Cela implique aussi que les équipements repris respectent les nouveaux critères liés à la protection de l’environnement ou qu’ils soient mis aux normes. »
En attendant, si les créations et les reprises de porcheries sont rares, des demandes d’extension et d’implantation de nouvelles salles d’engraissement sur les exploitations existantes commencent à être déposées. « Un tiers des éleveurs veulent se spécialiser davantage,poursuit Yves Da Ros. Il n’est pas rare qu’il manque une ou deux salles d’engraissement, sur une exploitation, pour faire face à la productivité des truies. Du coup, plusieurs jeunes souhaitent s’agrandir, toujours dans le respect de l’environnement, conformément au travail mené par Midiporc sur le sujet, ces dernières années. Le conseil régional de Midi-Pyrénées s’est d’ailleurs engagé à soutenir ces investissements.»
Il est par ailleurs clair que la production aurait décliné plus rapidement si les SOQ n’avaient pas été mis en place. En Midi-Pyrénées, 90 % des porcs sont produits chez des éleveurs adhérents à l’un des huit groupements de producteurs et 93 % respectent le cahier des charges d’un SOQ. « Il est évident que les démarches qualité représentent une véritable émulation pour les acteurs de la filière qui savent qu’ils travaillent pour un produit d’excellence, reprend Yves Da Ros. Tout le monde se reconnaît dans ces démarches et s’identifie à ces schémas. »
Plus 2 euros par porc en IGP Bayonne
Mais les démarches qualité apportent avant tout aux producteurs une plus-value non négligeable par rapport à la valorisation des porcs standard. « Depuis la mise en place de l’IGP Jambon de Bayonne, en 1999, nous avons restitué plus de 20 millions d’euros sur l’ensemble de la production, ce qui correspond à une moyenne de 2 euros par porc, indique Christophe Dutertre, responsable communication du Consortium du jambon de Bayonne. Cette plus-value fluctue selon le cours du porc. Lorsque celui-ci est très bas, en période de crise, elle peut monter jusqu’à 3 euros par porc. »
Adhérer à une démarche qualité peut aussi faciliter le montage de dossiers de création ou d’extension de porcherie, non seulement parce que les négociations sont plus faciles (voisinage, préfecture…), mais aussi parce que le soutien des banques est plus spontané. Dans le bassin de l’Adour, par exemple, où se trouvent les salaisonniers de l’IGP Bayonne, la production a augmenté de 11 %, essentiellement grâce à des extensions sur les exploitations.