La filière porcine craint une rentrée périlleuse
La récente flambée du prix des céréales promet une rentrée difficile pour le cochon. Hier, le président d’Inaporc Guillaume Roué a invité toute la filière à « se serrer les coudes », alors que septembre met traditionnellement les cours de la viande sous pression. « Il est nécessaire de répercuter la hausse du coût de l’aliment, au moins en sortie d’abattoir ou de salaisonnerie, a-t-il déclaré devant la presse. Faute de quoi, la production va décrocher et tout le secteur en subira les conséquences ». Les éleveurs font face à un alourdissement de leur prix de revient, chiffré à +35 euros/t d’aliment, soit 14 centimes/kg de carcasse. Or, ce dernier affiche une moyenne de 1,28 euros/kg depuis le début de l’année, égale à celle des cours du porc. « La hausse des coûts de l’aliment rappelle le scénario de 2007, sauf que les éleveurs n’ont plus de capacité d’endettement pour y faire face », a-t-il insisté. Guillaume Roué espère une réponse politique aux distorsions de concurrence, principalement vis-à-vis de l’Allemagne, sur la fiscalité, l’énergie, la main d’œuvre. Il en a parlé cet été avec le ministre Le Maire et le commissaire Barnier. Une réactivation des restitutions à l’export est aussi envisagée. Mais, des solutions existent au sein de la filière. « Les distributeurs et les salaisonniers doivent privilégier la viande française », a-t-il insisté.