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La filière du cuir veut des animaux propres

Le syndicat des cuirs sensibilise les éleveurs. Chantier prioritaire, la recrudescence des teignes.

Etalage de cuirs déformés, de photos d'animaux parasités, l'action du Syndicat général des cuirs et peaux se voulait pédagogique la semaine dernière au Space. Son stand a permis de sensibiliser les éleveurs à la propreté du cheptel. Toute la filière peut y gagner. « Un taurillon tondu fera 8 kg de plus, parce qu'il n'a pas de parasite », avance Francis Personne, directeur du service amélioration. Or, entre 10 et 15 % des animaux de boucherie sont très sales, d'après les chiffres du syndicat. « La maison Hermes se plaint de ne pas trouver assez de peaux parfaites en France », signale-t-il.

La teigne, ennemie N° 1

Des solutions existent. Pour Jean-Paul Camus, technicien chargé du secteur élevage, il faut veiller à un paillage suffisant en quantité et en fréquence. La qualité des bâtiments est tout aussi primordiale. « Une stabulation bien ventilée donne une litière plus sèche, déclare-t-il. L'emplacement de l'abreuvoir doit être bien choisi. Certains points de la conception des bâtiments mériteraient d'être revus. Comme la marche devant les cornadis, où la saleté s'accumule. Les cases doivent être le plus carré possible ». Il cite aussi l'exemple du groupement de producteurs marnais Champagne Élevage, qui pratique l'engraissement de taurillons en lots de grande taille. Avec une vingtaine d'animaux par box, le cheptel est plus calme. « La propreté est un des aspects du bien-être», insiste-t-il. Sur ce point, un équipement peu onéreux s'avère très efficace. « La brosse, ce n’est pas cher et ça fait beaucoup de bien, déclare-t-il. En l'utilisant, les bêtes deviennent plus calmes. Elles broient moins de paille. »

De tous les parasites, les plus problématiques sont certainement les teignes. Les dartres, comme les appellent les éleveurs, sont les premières causes de dépréciation des cuirs de veau de boucherie. « On assiste à une recrudescence, liée au passage en cases collectives », signale le docteur Oliviero, d'Intervet. Son laboratoire commercialise un vaccin contre la teigne bovine. Ce parasite, de la famille des champignons, apprécie les milieux doux et humides. On le rencontre plus fréquemment en automne et en hiver.

La commercialisation du vaccin est assez récente en France, même si elle existait déjà dans des pays de l'Union européenne. Elle présente l'avantage d'apporter une solution préventive. Les traitements curatifs sont particulièrement astreignants. Il faut en effet badigeonner les veaux sur tout le corps. Toute la difficulté est d'informer les éleveurs sur l'existence du vaccin. D'autant plus que le parasite n'entraîne pas de perte économique à court terme, sauf en cas d'infection sur la plaie.

« La présence de teigne dans un élevage peut constituer un vice rédhibitoire pour vendre, nuance le Dr Oliviero. Ce problème se pose en cas de commercialisation de génisses ou de participation à des concours.  Par ailleurs, la contamination de l'homme est de plus en plus fréquente, notamment pour les ouvriers d'abattoirs». La maladie est très contagieuse et les spores se maintiennent quatre ans dans le milieu. Voilà qui explique certaines expressions du langage courant.

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