La filière cognac booste ses réserves pour répondre à la demande
« C’est une décision responsable mais lourde de conséquences.» Jean-Bernard de Larquier, président du syndicat général des Vignerons de l’aire Cognac (SGV) s’interroge sur la nouvelle QNV (Quantité Normalement Vinifiée) votée à l’unanimité par l’Interprofession. A 10,62 hectolitres d’alcool pur par hectare, elle bat tous les records depuis 1990, et répond aux besoins d’un marché en pleine croissance. Elle aura cependant pour conséquence inévitable une hausse des prix d’achat à la viticulture, les vignerons estimant à juste titre que le négoce doit mettre la main à la poche. Le bond est spectaculaire, avec + 27% sur un an, représentant une production totale sur l’aire Cognac des deux Charente de 785 000 hl d’alcool pur soit 168 000 de plus que l’an dernier. (QNV alors à 8,35). Le négoce ne cache pas sa satisfaction, avec des sorties (ventes) en hausse de 10% sur les douze derniers mois, et donc une augmentation sensible d’un marché sur lequel il aura les moyens d’écouler. L’Asie, la Russie, sont de plus en plus demandeur de cognac, et la commercialisation des vieilles eaux-de-vie s’envole. Ce sont ces dernières qui sont en partie responsables de cette QNV record, avec un hecto (1,04 exactement) réservé au vieillissement, qui devra être stocké plusieurs années durant. Ce stockage posera des problèmes structurels et financiers qui devront être résolus dans les prochains mois. Dans les chiffres cela représente quelques 74 000 hl qui seront mis à l’abri des chais, et peut-être pour les viticulteurs un bon placement.