La filière caprine s’organise pour la prochaine campagne
L’Association nationale interprofessionnelle caprine (Anicap) travaille à un accord pour mettre en place la contractualisation dans la filière du lait de chèvre. Le président, Dominique Verneau, considère qu’une clause de sauvegarde en cas de crise au sein de la filière devrait être inscrite dans les contrats.
Confrontée à une situation de surstock, la filière caprine a rencontré en fin d’année 2011 le cabinet du ministre de l’Agriculture de l’époque Bruno Le Maire. En est sorti, début 2012, un plan stratégique de développement portant sur six points, parmi lesquels figure la contractualisation entre producteurs et entreprises privés (30 % des volumes de la filière). Au travers de leur interprofession, l’Anicap, les trois familles de la filière (FNEC, Fnil, FNCL) ont réfléchi aux modalités de mise en place de cette contractualisation, rendue possible (mais non obligatoire) dans les États membres de l’Union européenne par le paquet lait européen voté en décembre 2011. Ces trois familles souhaitent travailler à un accord interprofessionnel et éviter que les pouvoirs publics leur imposent un décret, comme cela a été le cas dans la filière pour le lait de vache. « Dans l’année, je pense que nous arriverons rapidement à un accord. Dès que les producteurs se seront structurés en organisation de producteurs, les transformateurs discuteront avec eux les termes du contrat. Mais ce que je pense, c’est qu’il faut qu’on travaille à adjoindre une clause de sauvegarde qui nous permette de réagir en cas de crise, sauf si la DGCCRF ne l’autorise pas », déclare Dominique Verneau, président de l’Anicap.
Des indicateurs économiques publiés prochainement
À partir des indicateurs économiques que l’Anicap est en train de rassembler et qu’elle publiera dans les prochains mois, Dominique Verneau estime qu’il serait alors possible « d’objectiver la crise » et de « revoir ainsi les parties du contrat sur les prix ou les volumes » pour « entrer dans une gestion collective de la crise ». À la suite d’une nouvelle réunion au ministère en mars dernier, les transformateurs se sont rapprochés des producteurs pour baisser la collecte et limiter les surstocks. « Parmi les cinq grands transformateurs, toutes les entreprises ont décidé de baisser entre -1 et -10 % leur collecte. Selon le sondage hebdomadaire de FranceAgriMer à la fin de la semaine 22 (du 28 mai au 3 juin 2012, NDLR), les volumes étaient en baisse de 4,3 % à réception dans les entreprises. Fin 2012, nous devrions avoir résolu les problèmes de surstocks », affirme Dominique Verneau.