« La fièvre catarrhale a plombé les foirails »
LM : Quel a été l’impact de la fièvre catarrhale sur votre activité ?
Gilles Rousseau : Sept foirails ont subi des conséquences directes : Forges-les-Eaux, Neufchâtel-en-Bray, Arras, Rethel, Le Cateau-Cambrésis, Valenciennes, Nancy. La maladie a entraîné des restrictions de mouvements à partir d’août jusque décembre, perturbant le commerce durant quatre bons mois. Neufchâtel et Nancy ont même fermé quelques semaines. Mais, l’impact ne se limite pas là. Des opérateurs du Massif Central ont l’habitude d’acheter des bovins maigres à Arras. D’autres foirails sont donc affectés. Et comme lors de précédentes crises, les circuits concurrents se développent. Résultat, on perd en 2006 quasiment 10 % d’apports en gros bovins de boucherie.
LM : Les moutons sont en perte de vitesse. Comment l’expliquez-vous ?
Gilles Rousseau : Il y a un gros malaise en production ovine. Les mesures de lutte contre la tremblante, la réforme de la Pac ont des effets négatifs sur l’élevage. Toutes les régions sont concernées. Les marchés aux bestiaux ont perdu énormément d’apporteurs. Ce sont dans la plupart des cas de petits opérateurs qui, voyant les contraintes réglementaires s’alourdir, préfèrent cesser leur activité. Sur le terrain, on parle de problèmes de documents de circulation des animaux, ou encore de la sécheresse. La conjoncture n’est pas non plus très favorable, notamment en termes de prix.
LM : Quelles solutions voyez-vous pour relancer les foirails ?
Gilles Rousseau : Apportons du service. Cela implique d’aménager les marchés, d’aider à décharger les animaux, à les mettre en place, et à s’occuper des documents administratifs. Par exemple, Lezay, qui est en passe de devenir le premier foirail de France, met en place une dizaine de parcs par an. On doit être à l’écoute des négociants. Quant à eux, ils doivent amener davantage d’animaux. C’est dans leur intérêt.