La FCD met en place IFS, un référentiel commun pour les fournisseurs de MDD
Au Sial, devant une salle comble composée en majorité d’entreprises alimentaires, de représentants des pouvoirs publics et d’organismes certificateurs, la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), a présenté la mise en place du dispositif IFS (International Food Standard). Ce nouveau référentiel d’audit sécurité alimentaire est réalisé en commun avec HDE (Hauptverband des Deutschen Einzelhandels) qui est la confédération allemande des commerces de détail.
Il a pour objectif d’harmoniser la réalisation d’audits dans les entreprises fabriquant des produits à marques distributeurs pour les enseignes et leurs filiales adhérentes de la FCD. Jusqu’à présent, chaque enseigne possédait son propre système d’audit et les entreprises qui travaillaient pour plusieurs enseignes à la fois étaient sujettes à autant de contrôles que de clients. Ce nouveau système devrait à moyen terme permettre à la fois de diminuer les audits, de réaliser des économies d’échelle, d’apporter une meilleure réponse aux pouvoirs publics et de gagner du temps.
Un circuit dans toute l’entreprise
Plusieurs chapitres sont traités dans le référentiel : le management du système de la qualité avec notamment le respect de l’analyse HACCP, les responsabilités de la direction (vérification des systèmes, engagement des responsables), le management des ressources (personnel, hygiène, locaux), la fabrication du produit (traçabilité, OGM, allergènes, gestion des déchets, etc.), ainsi que les mesures et les analyses
Une note allant de A à D est attribuée à chaque exigence vérifiée lors de l’audit. Certaines notes sont éliminatoires et donnent un « K.O. » ou une non-conformité majeure, ce qui oblige l’entreprise à mettre en place des actions correctives. Plusieurs non-conformités majeures, par exemple, élimineront toute chance d’obtenir le certificat. Pour obtenir le précieux « passe-partout », il faut avoir réuni 75 % des points pour les exigences classées en niveau de base, ne pas avoir de K.O. et ne présenter aucune non-conformité majeure. Si l’audit est réussi, l’entreprise ne sera visitée qu’une fois par an. Les résultats (rapport d’audit et certificat) sont portés sur un site Internet sécurisé : www.food-care.info et sont accessibles au (x) distributeur(s) uniquement via une libération d’accès par le fournisseur.
Coûts d’un tel audit pour une durée d’un jour et demi sur site, rapport compris : en moyenne 2 000 euros. La mise sur le site Internet par l’organisme certificateur en coûtera à l’entreprise 150 euros.
Le bachotage des auditeurs
L’audit est réalisé par des organismes de certification, accrédités 45 011 par le Cofrac pour l’IFS. Les auditeurs de ces organismes certificateurs doivent, à leur tour, être habilités par la FCD afin de pouvoir réaliser les audits dans les entreprises et faire délivrer le certificat IFS. Les critères retenus pour pouvoir passer l’habilitation : parler la langue du pays concerné, avoir une formation HACCP et une bonne connaissance du management de la qualité et des audits, être qualifié dans un secteur alimentaire c’est-à-dire avoir travaillé deux ans dans le secteur ou avoir pratiqué au moins dix audits dans ce secteur. Une première session d’examens écrits et oraux a eu lieu en juin - juillet 2004 à la FCD et a permis d’habiliter 21 auditeurs. La deuxième session qui vient d’être close a permis à 24 auditeurs supplémentaires de passer l’habilitation. Pour l’instant la moyenne de résultats est de 33 % de candidats habilités.
Jérôme Bédier, président de la FCD qui concluait les débats a insisté sur les raisons qui ont pu pousser les distributeurs à mettre ce dispositif en place. « Nous ne pouvions plus travailler sur les bases d’il y a 20 ans. Quel que soit le secteur, c’est une société nouvelle qui se met en place. Le risque doit être réduit au minimum, même si cela coûte cher. La législation nous a imposé la coresponsabilité, nous sommes donc obligés de contrôler. Nous souhaitons que le système se mette en place dans un esprit d’ouverture favorable au progrès technique chez les uns et les autres. Nous sommes convaincus que la qualité et la sécurité sont des domaines sur lesquels nous devons nous entendre».
IFS devrait être étendu prochainement à d’autres États. Ainsi la Belgique, l’Espagne, l’Italie et la Pologne se montrent-ils intéressés. Il ne faut pas oublier que le BRC, système concurrent à l’IFS cherche aussi à se développer. Ceci reste un handicap pour les entreprises qui travaillent avec l’export.