« La DGCCRF sera-t-elle liquidée ? »
DGCCRF… « Le chant du cygne ? ». Quelques semaines après la grande opération coup de poing contre la hausse des prix dans les grandes surfaces, les agents de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes descendent dans la rue pour alerter le consommateur. « Le gouvernement, qui répand aujourd’hui la satisfaction du devoir accompli dans tous les médias, va démanteler bientôt ce service public pièce par pièce », dénonce l’intersyndicale (CFDT, CGT, SNU-Solidaires et FO) dans un tract distribué dans les rues commerçantes de tous les chefs-lieux de département.
Les agents de la DGCCRF s’inquiètent de la révision générale des politiques publiques (RGPP) dont « certaines hypothèses visent à rattacher des enquêteurs aux préfets de département ou à supprimer certaines directions départementales », selon un communiqué. L’intersyndicale s’oppose au souhait de Michel Barnier de voir les missions alimentaires de la DGCCRF transférées à la direction générale de l’alimentation. « On souhaite que la DGCCRF centralise les actions de l’État de contrôle des denrées alimentaires(ndlr : également menées par les DSV, et les DASS) », résume Emmanuel Paillusson, un représentant de l’intersyndicale. Le contrôle de l’alimentaire et du non alimentaire (emballage, distribution…) doivent rester aux mains d’une même direction, « sinon à qui va se plaindre le consommateur ? », s’interrogent les syndicalistes.
Les agents de la DGCCRF s’opposent aussi aux propositions du rapport Attali qui visent à créer une Autorité unique de la concurrence et ainsi à « amputer la DGCCRF de 20 à 25 de ses agents ». « L’instruction doit être séparée du jugement et restée à la DGCCRF », argumente l’intersyndicale.
Redistribution des agents
En interne, un projet mené par le nouveau directeur Bruno Parent préoccupe également le personnel. Il s’agit d’une nouvelle répartition des agents sur le territoire selon un indice Proscop. « Certains départements n’auraient plus que 3 ou 4 agents, comme la Lozère ou la Corrèze. La Corse n’en compterait plus que 17 contre 30 aujourd’hui. Ce qui nous embête c’est de dépeupler des petits départements », déplore Emmanuel Paillusson. Cette nouvelle carte de la DGCCRF pourrait prendre effet en 2009. D’ores et déjà certains postes ne sont pas remplacés dans les départements à l’occasion de mutations.
Alors que le nombre de plaintes a progressé de 46 % l’an passé (essentiellement sur la téléphonie mobile, et internet), le personnel de la DGCCRF craint une nouvelle baisse d’effectif. En six ans, le nombre d’agents aurait déjà reculé de 5 % pour atteindre 3584 en 2007. L’intersyndicale demande à être reçue par Luc Chatel et Christine Lagarde pour connaître le sort de son administration. Dans ses tracts, elle demande aux consommateurs de soutenir son action auprès des élus locaux et de Bercy : « avec nous, exigez que la DGCCRF demeure un véritable service public efficace et proche de l’usager ».