La dernière chance des bistrots
L’échéance de la baisse de la TVA à 5,5 % pour la restauration sur place dans les cafés, bars, brasseries et restaurants approche. Elle a été programmée pour le 1 er juillet par le gouvernement. Un amendement en ce sens a été adopté jeudi 4 juin en commission des affaires économiques à l’Assemblée. Il doit être examiné en séance publique le 16 juin. La question est bien sûr de savoir si cette évolution fiscale profitera à la masse des établissements indépendants, surtout compte tenu des engagements contraignants concédés par la profession. Il y a lieu sur ce point de modérer l’optimisme ambiant. Car plus que de baisse de TVA, le secteur du CHR traditionnel en France souffre surtout de son incapacité à s’adapter à une nouvelle clientèle et à ses modes de consommation. Les chiffres sont parlants. L’année dernière, selon Gira Conseil, plus de 2 000 cafés, bars et brasseries ont disparu. C’est l’équivalent de six fermetures par jour ! Depuis 20 ans, le bistrot à la française a cédé du terrain à toutes les formes modernes de restauration hors domicile : au fast-food de modèle anglo-saxon, à la vente livrée type pizza et même, suprême humiliation, à une enseigne américaine, Starbucks, qui a su rajeunir la consommation du café. Si le pilier de comptoir se fait rare, les bistrots français organisent toujours leur offre autour de lui, sans tenir compte de l’évolution de l’immense majorité de la clientèle, qui recherche accueil familial, produits pratiques et bon marché. L’alcool n’étant pas concerné par la baisse de la TVA, nos zincs d’antan ont du souci à se faire…