La crise aviaire change de visage selon les pays
Le dernier numéro du bimensuel Sillon d'Europe, mis en ligne par les attachés agricoles de l'Union Européenne, consacre un dossier à l'actualité de la grippe aviaire en Europe. Un panorama très contrasté avec deux situations opposées en Grèce et au RU.
La Belgique s'inquiète de la présence du virus en France et en Allemagne. Les ventes de produits avicoles accusent une baisse de 20 à 30 % qui porte majoritairement sur les poulets entiers. Les professionnels dénoncent le rôle amplificateur des médias et la réaction irrationnelle des consommateurs. Ces derniers délaissent le poulet, mais accroissent leur consommation de canard et de foie gras.
En Allemagne, où seuls des animaux sauvages sont touchés, les autorités ont décidé de ne pas faire vacciner les volailles estimant les risques commerciaux et sanitaires trop élevés. En février, la baisse des ventes a atteint 20% pour les volailles de chair. Toutefois, elle était déjà de -18% au dernier trimestre de 2005, à cause des scandales qui ont touché plusieurs entreprises.
En Pologne, des animaux sauvages ont été atteints d'influenza. Les professionnels estiment que les médias ont joué un rôle important pour éviter tout mouvement de panique. Les ventes ont tout de même baissé de 30 % lors des trois dernières semaines.
C'est en Grèce que la crise a pris la plus grande ampleur. Malgré un confinement rendu obligatoire et l'absence de cas d'influenza dans les élevages, la chute de consommation a atteint 90 % début mars.
L'Italie a détecté des oiseaux sauvages positifs au H5N1 dans quatre régions différentes. Les ventes, malgré une amélioration, restent en deçà des normales après la baisse brutale (- 70 %) de la consommation en février.
Le Royaume-Uni reste sur son île : aucun cas d'influenza aviaire n'a été décelé et aucune mesure de confinement n'a été prise. Les autorités ainsi que la population restent confiantes, la consommation de produits avicoles n'a pas diminué.
Enfin en Espagne, deuxième producteur de viande de volaille de l'Union européenne, même si aucun cas n'a été détecté et que le consommateur reste serein, la consommation est fragile. Cependant, elle n'a jamais atteint la barre des - 10 %.