La Cour des comptes critique le soutien aux biocarburants
«L’automobiliste sait-il que ses factures de carburant financent, sans qu’on le sache et pour des montants considérables, la totalité de la politique française en faveur des biocarburants (ndlr : soit 2,77 Mds Eur) ? », s’est interrogé Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, hier lors de la présentation du rapport public d’évaluation de la politique d’aide aux biocarburants. Très critique, ce rapport estime que le dispositif actuel repose sur de nombreuses incohérences : « cibles d’incorporation de biocarburants irréalistes », « fiscalité incitative devenue une sanction automatique », « dépense fiscale en faveur des filières de production dont la justification apparaît désormais réduite » et « hausse des prix à la pompe subie par le consommateur ». De surcroît la pertinence du soutien aux biocarburants lui apparaît très limitée du point de vue de l’indépendance énergétique et « discutée » d’un point de vue environnemental. Le bilan apparaît plutôt positif en revanche pour la politique agricole. « Une utilisation valorisante des jachères a pu être trouvée, notamment avec la culture du colza […] Les débouchés de la betterave, et dans une moindre mesure ceux du blé et du maïs, ont été diversifiés grâce à l’éthanol », note le rapport qui conclut en prônant « un soutien plus modéré à une filière qui est désormais structurée et dont la marge de progression apparaît limitée ».