La Coordination est en mal de reconnaissance
La Coordination rurale entend jeter les bases d'un « vrai» syndicalisme agricole européen, lors de son congrès le 2 décembre à Amiens. Plusieurs organisations étrangères y seront représentées, à savoir la Fédération wallonne de l'agriculture (Belgique), Farmers for action (Angleterre), Bulgarian farmers association (Bulgarie), Latvian farmers federation (Lettonie) et le Conseil national des chambres d'agriculture de Pologne. Le syndicat de François Lucas ne se satisfait pas des organisations déjà en place au niveau communautaire. « Le Copa-Cogeca, la Coordination paysanne européenne sont des syndicats d'opportunité, basés sur la mise en commun de moyens. Toutes les sensibilités agricoles n'y participent pas », a déclaré hier le président de la Coordination rurale.
Entrer dans les interprofessions
Le syndicat souhaite « organiser le dialogue social au niveau de l'UE ». Car, s'il fonctionne sur le plan national, ce n'est pas le cas à l'échelon européen, estime-t-il. « Aujourd'hui, tout est contrôlé par Bruxelles », a insisté François Lucas. Ce dernier veut rassembler les « nombreux» agriculteurs à travers l'Europe qui, comme lui, luttent contre un « système hyper administré » et la « dépendance vis-à-vis d'aides communautaires artificielles ».
En parallèle, la Coordination poursuit son combat pour intégrer les interprofessions nationales. Un recours a été déposé en Conseil d'Etat sur sa non-participation à Intercéréales et à Inaporc. « La loi de modernisation agricole doit prévoir une obligation de pluralisme syndical au sein des interprofessions », a-t-il déclaré. Pour relayer ses idées dans les offices, la Coordination rurale a pris l'option d'être représentée par le Comité National des Aviculteurs Indépendants (Cnada) et le syndicat horticole Uniphor. « On fera probablement quelque chose similaire dans le secteur laitier », a-t-il indiqué.
Lors de son congrès, le syndicat vantera aussi les mérites de la TVA sociale. L'idée a été émise dans le rapport Arthuis en 93. Elle consiste à financer la protection sociale par une taxe sur la consommation intérieure et non plus par le travail. L'avantage d'un tel système, selon la Coordination, serait la baisse du coût de la main d'œuvre et la mise à contribution des importations. Son application serait facilitée par le fait que l'agriculture bénéficie d'une TVA à taux réduit. Henri Guaino, ancien commissaire au Plan, interviendra à Amiens sur le sujet.