La Commission européenne réservée sur l’étiquetage des plats préparés
Imposer dans l’UE l’étiquetage du pays d’origine des viandes dans les plats préparés, comme le réclame la France sur fond de trafics de viande, serait coûteux pour l’industrie et le consommateur, a mis en garde mardi la Commission Européenne. Une telle obligation entraînerait « des coûts supplémentaires pour les exploitants du secteur alimentaire dans une fourchette allant de 15 % ou 20 % à 50 % », chiffre la Commission dans un rapport. Réclamée par les Etats après le scandale de la viande de cheval dans les lasagnes, cette étude d’impact souligne que l’industrie de transformation de la viande dans l’UE serait confrontée « à des difficultés opérationnelles exigeant des adaptations radicales ». Pire, si les Etats renâclaient à consacrer plus de fonds pour imposer cette traçabilité, la mesure pourrait être contre-productive, en provoquant « une réduction de la fréquence des contrôles », insiste la Commission. Le tout alors que, selon cette étude, les consommateurs, s’ils sont massivement favorables à plus de traçabilité, ne sont pas prêts à en payer le prix. La mesure voulue par la France pourrait ainsi « entraîner une diminution de la consommation des produits à base de viande ». La balle est désormais dans le camp des Etats membres et du Parlement européen pour qu’ils arbitrent si une législation s’impose ou non.