« La Chine n'est pas un marché pour les PME non aguerries »
Christophe Monnier, chef du département agroalimentaire de Business France.
Les Marchés Hebdo : N'est-il pas risqué de continuer à parier sur la croissance chinoise ?
Christophe Monnier : La Chine doit revoir son modèle de croissance, notamment en se recentrant sur sa consommation intérieure. Cette métamorphose crée de l'instabilité, mais les tendances de fond montrent qu'il y a encore beaucoup de potentiel pour les exportations françaises. Entre octobre 2014 et octobre 2015, elles ont augmenté de 60 % vers ce pays. La diversification des approvisionnements chinois, en plus de nos exportations de vins et spiritueux, va continuer à faire de la Chine un pays cible. Mais ce n'est pas un marché pour les primo-exportateurs et les PME non aguerries.
LMH : L'ensemble des BRICS semble en panne. Alors, où faut-il exporter en 2016 ?
C. M. : Contrairement au discours en vogue dans les années 2000, il n'y a plus l'Europe d'un côté et les BRICS de l'autre. Il y a vraiment des difficultés en Russie, même sur les produits qui ne sont pas liés à l'embargo. Le Brésil connaît un essoufflement de sa croissance. Autant, je reste sûr du potentiel chinois, autant je serai très prudent à court terme pour la Russie et le Brésil. Nous regardons aujourd'hui la dynamique des pays asiatiques. Les primo-exportateurs resteront sur des pays européens dynamiques comme le Royaume-Uni, la Suède, l'Autriche ou le Luxembourg.