La chèvre folle soulève des interrogations
Des tests vont être réalisés en Grande-Bretagne sur les tissus d’une chèvre originaire de l’Ardèche, dans lesquels la présence d’un agent infectieux similaire à l’agent de l’ESB a été détecté. Un panel d’experts donnera son verdict, dans un délai de deux semaines environ, précise la Commission.
La chèvre en question avait été abattue en 2002, à Alès (Gard). « Un délai de deux ans a été nécessaire pour effectuer les analyses complexes, comprenant des tests in vivo sur souris » précise le ministère de l’Agriculture. Elle était le seul animal malade dans un cheptel de 300 têtes et les premières analyses avaient montré « un profil différent de celui communément observé en cas de tremblante ». Par mesure de précaution, sa carcasse avait été détruite, ainsi que l’ensemble du troupeau. La principale hypothèse sur les raisons d’une possible transmission à cette chèvre est qu’elle aurait consommé les mêmes farines de viandes et d’os responsables de la contamination massive des bovins au Royaume-Uni, ainsi que, dans une moindre mesure, sur le continent européen.
Jamais à ce jour, l’ESB n’a été identifiée dans les conditions naturelles chez les chèvres. Cette découverte amène les autorités françaises à demander à l’Afssa une « réactualisation des avis scientifiques existants ». Le ministère rappelle l’ensemble des mesures appliquées aux ruminants d’élevage, afin de garantir un haut niveau de protection de la santé publique. Elles comprennent notamment des interdictions d’utilisation des FVO dans l’alimentation des animaux, le retrait à l’abattoir et la destruction de certains matériels à risque spécifiés, la destruction des troupeaux atteints de tremblante et la mise en place d’un dispositif de surveillance dans tous les États membres.
Si le 1er cas d’ESB caprine se confirme, de nouvelles mesures pourraient être prises. L’infectivité se répand en effet davantage chez les moutons que chez les vaches. Le sujet est commenté sur la « liste ESB » de l’Inra. Une internaute s’interroge sur sa consommation de fromage, de yaourt au lait de chèvre, et de chevreau. Un autre demande le réexamen de la question du retrait des boyaux de mouton de la chaîne alimentaire.