La chaîne du froid serait plutôt bien respectée
Voilà une étude dont vont désormais pouvoir se prévaloir industriels, transporteurs et distributeurs. D’après l’audit réalisé, moyennant 300 000 euros, par le Cemagref à la demande de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) sur le respect de la chaîne du froid pour les produits réfrigérés Les produits analysés sont les yaourts, les viandes et les charcuteries grâce à plus de 300 capteurs., les consommateurs apparaissent comme les mauvais élèves de la classe. Au global 75% des produits conservés sur l’ensemble de la chaîne le sont dans des conditions optimales, c’est-à-dire sous les températures recommandées (6 degrés pour les yaourts et 4 degrés pour les viandes), seulement 32% le sont après leur achat. De l’usine jusqu’à la centrale d’achat, 95% des yaourts et 80% des viandes et charcuteries respectent parfaitement la chaîne du froid au cours de leur périple. Dans les magasins, 83% des yaourts et 63% des produits carnés bénéficient encore de conditions optimales. Mais, une fois la caisse passée, le bilan est beaucoup plus noir puisque 44,2% des produits, tous confondus, sont conservés par le consommateur dans des conditions défavorables.
De la nécessité de réduire les trajets
En cause, le transport vers le domicile, qui varie de 58 minutes à 1 h 15 en moyenne. «Le transport à domicile est de loin, mais sans surprises, le maillon où les résultats sont les plus médiocres, en particulier pour les produits à conserver à 4 degrés (5,6% des produits carnés sont conservés dans de bonnes conditions au cours du transport comparé à 37,2% pour les yaourts)», constate l’Ania. D’où la nécessité de réduire la durée des trajets et d’utiliser des sacs isothermes. Mais, de retour à la maison, la conservation n’est pas pour autant idyllique, le réfrigérateur ne remplissant pas toujours correctement son rôle. Seulement 52,8% des yaourts et 25% des produits carnés y sont à température optimale. «En fait, les produits sont conservés dans le réfrigérateur aux mêmes températures quelle que soit leur nature», regrette l’Ania pour qui «la nouvelle réglementation sur les réfrigérateurs, mise en place après la réalisation de l’audit, devrait améliorer cette situation».
La situation n’est toutefois pas alarmante comme le révèle l’Ania, «ces fluctuations de température sont prises en compte par les industriels lors de la fixation et la validation de la durée de vie des produits». Les yaourts par exemple, ils restent en moyenne 88% du capital temps/ température au moment de la consommation. Pour les charcuteries, ce taux est de 75% et de 59% pour la viande.