La CCP « Cochon de Bretagne » sous de nouveaux habits
La marque régionale « Cochon de Bretagne » (20 % de la production bretonne) vient de décrocher la première CCP agricole dont la nouvelle formule est issue de la dernière loi d’orientation agricole (janvier 2007). Ce référentiel s’applique désormais aux 606 éleveurs issus de 12 groupements engagés dans la démarche. Conformément aux orientations contenues dans la LOA qui visent à conforter le revenu des agriculteurs par la promotion des produits de qualité, cette CCP satisfait deux points : le respect de bonnes pratiques d’élevage et l’optimisation « des conditions et de préparation et de transport des animaux ».
« Cochon de Bretagne » s’impose en plus des obligations environnementales spécifiques : couverts végétaux sur la totalité des terres des éleveurs, lisier désodorisé (traitement ou enfouissement) et alimentation biphase pour réduire la production d’azote à la source.
De la sorte, la société commerciale « Cochon de Bretagne » qui exploite la marque éponyme auprès de trois abatteurs partenaires -Kermené, Bigard et Charal- fait le ménage dans ses précédentes certifications. Jusqu’à présent, elle en possédait deux. Un cahier des charges « privé », le standard « Cochon de Bretagne », et une CCP, « Cochon de Caractère », cotée au marché du porc breton de Plérin.
La nouvelle CCP remplace ces deux certifications et, d’un seul coup, relève le standard de qualité exigé par la marque régionale. « La nouvelle CCP est comparable à « Cochon de Caractère » en qualité », indique Laurent Auberger, directeur de la société « Cochon de Bretagne ». Mais elle rassemble désormais l’ensemble des éleveurs de la marque (606), contre 200 éleveurs sous « Cochon de Caractère » jusqu’à présent.
Des garanties sur le taux de maigre
Cette CCP nouvelle formule donne plus de garanties aux industriels, notamment sur le taux de maigre (56 et plus) et l’homogénéisation des lots -gamme de poids à 80-102 kg contre 72 kg et plus jusqu’à maintenant. « Ce référentiel donne des garanties intéressantes à nos clients distributeurs et industriels qui veulent prémunir leur MDD ou marque propre en sécurisant leur approvisionnement, plutôt que d’importer de la viande », explique Gildas Couallier, directeur des achats chez Bigard Quimperlé.
« Cochon de Bretagne » fait ainsi le pari qu’en relevant le niveau qualitatif de son référentiel, le maximum d’animaux sera valorisé, avec une plus-value maintenue à 1 centime d’euro du kilo de carcasse. Laurent Auberger est persuadé qu’il y a une réelle attente des abatteurs, tant en qualité qu’en volume, même si le marché semble privilégier actuellement le prix, selon Gildas Couallier.
Reste à la nouvelle CCP le droit d’être coté au marché du porc breton, en remplacement de Cochon de Caractère. Des discussions sont en cours entre vendeurs et acheteurs pour modifier la convention de commercialisation qui prévoit qu’un porc identifié ne peut représenter plus de 15 % de l’offre environ. A elle seule, la CCP « Cochon de Bretagne » pèse plus du double.