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La Bretagne décroche le Label pour ses conserves de sardines

Poissons Bleus, une association de pêcheurs et de conserveurs constituée début 2003 vient de décrocher la lune en un temps record : un label rouge pour une conserve de sardine de Bretagne.

Les deux industriels à l’initiative de ce dossier, les conserveurs du Finistère Wenceslas Chancerelle (Douarnenez) et Capitaine Cook (Plozévet) se préparent à mettre sur le marché leurs premières boîtes en label rouge en mars.

Dans le petit monde de la sardine préparée à l’ancienne, une dénomination précise encadrée par une norme Afnor depuis 1998, il y a cinq opérateurs, tous bretons. La réflexion « label rouge » est née dans leurs rangs. Mais seuls « les deux plus importants sont entrés dans la démarche », explique Antoine Peigné, président de Poissons Bleus de la holding de tête de Chancerelle. En compagnie des trois principales organisations de pêcheurs de Bretagne et de partenaires techniques ou de conseil.

Le cahier des charges du label rouge impose un mode de pêche sélectif appelé bolinche, une qualité « extra » de matière première, « au maximum seize heures entre la pêche et l’entrée en usine, et une préparation à l’ancienne», souligne le président de Poissons Bleus.

Le lancement «officiel» au salon de l’Agriculture

L’appellation implique un travail manuel pour l’étêtage, l’éviscération et l’emboîtage. Dernières précisions, le taux de graisse minimum admis doit atteindre 8 % pour garantir le moelleux de la sardine-ce qui ressert la campagne en label rouge de juin à octobre en conditions climatiques normales. Et la maturation en boîte au moins quatre mois contre trois habituellement. 

Pour Chancerelle (marque Connétable) comme Capitaine Cook, le label constituera l’extension d’une gamme déjà bien segmentée. L’objectif, précise Antoine Peigné, c’est ni plus ni moins « viser l’excellence pour que le consommateur dise qu’il ne pouvait pas rêver mieux».

L’objectif consiste également à réaffirmer la place de la Pilchardus Walbaum dans l’industrie sardinière française au moment où plusieurs pays dont le Pérou ont saisi l’OMC pour que l’Union européenne accepte que la sardine soit le nom générique de 21 espèces dont le hareng, l’anchois…, se plaint le président de Poissons Bleus.

M. Peigné président de Chancerelle teste déjà ses premières boîtes dans différents magasins du Sud-Finistère (prix consommateur : 2 euros), mais le vrai lancement devrait se produire pendant et après le salon de l’Agriculture de Paris qui débute fin février. Les volumes de vente espérés par Poissons Bleus sont de l’ordre de 5 % des 25 millions de boîtes commercialisées chaque année en France.

C’est mieux que le premier label rouge pour une sardine en boîte, celui qui consacre la sardine de Saint-Gilles Croix de Vie depuis 2000 « mais reste fermé à une seule société, Gendreau, alors que nous sommes ouverts», souligne Antoine Peigné.

Dans un second temps, l’association Poissons Bleus devrait élargir sa réflexion en certification à d’autres espèces de poissons bleus, ces poissons de pleine eau par opposition aux poissons blancs, dits de fond.

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