La bourse, un univers impitoyable
A entendre certains commentaires lors des conférences de presse financières, on se demande parfois quels bénéfices retirent les industries agroalimentaires à placer une partie de leur capital en bourse. Vendredi, lors de la présentation du bilan annuel de Tipiak, une analyste financière s'interrogeait sur la faiblesse de la marge réalisée sur l'activité « froid » (ndlr : 3,58% en 2006) comparativement à l'activité « sec » (ndlr : 8%). Et d'ajouter en substance, «quand allez-vous nous annoncer une marge de 9% et alléger enfin votre masse salariale ?». Réponse imperturbable d'Hubert Grouès, p-dg de l'entreprise : la « rentabilité passe aussi par du personnel ». «Sur la fabrication de croûtons (en 24h/24h) ou de couscous (16 à 20 000 t/an), nous avons besoin de peu de personnes mais d'investissements lourds. Sur l'activité traiteur pâtissier, au départ c'est que de la main d'œuvre qui crée la valeur comme un artisan, quasiment comme un artiste», a-t-il expliqué, suggérant à l'analyste de venir visiter ses usines. Avant de conclure, à l’adresse des financiers sceptiques : « il ne faut surtout pas se priver de personnel. Car chaque fois qu'on automatise on a besoin de plus d'espace ».