La boîte à outils en quête de timing
L’annonce des choix de la France en matière de réorientation de certaines aides de la Pac est manifestement délicate, surtout à quelques jours du Salon international de l’agriculture (du 21 février au 1 er mars). Difficile dans ce contexte de savoir quelle orientation sera finalement adoptée et quand et où elle sera détaillée. Du coup, les experts de la diplomatie agricole et des subtils équilibres syndicaux et politiques en sont réduits à interpréter les moindres événements. Les observateurs aguerris ont trouvé que Michel Barnier, pourtant allié des éleveurs de la FNB et des moutonniers, paraissait avoir partiellement intégré les revendications des céréaliers sur la question de la prime unique lors du congrès de la FNB (lire Les Marchés de vendredi). Bref, ce qui paraissait acquis aux éleveurs l’apparaît beaucoup moins aujourd’hui. Le monde agricole aurait en tous cas fixé comme préalable aux décisdions françaises le cofinancement de 300 millions d’euros sur le 2 e pilier. Reste la question du timing. Le dossier remontant jusqu’à Nicolas Sarkozy, les décisions ne seront pas présentées, comme initialement prévu, le mercredi 11 février. Le Conseil d’orientation de l’agriculture, lieu officiel d’échange entre l’exécutif et le monde agricole, a en effet été repoussé au 20 février prochain. Le président de la République pourrait-il présenter ses options aux Français auparavant, par exemple à l’occasion d’un déplacement « sur le terrain » ? Les spécialistes estiment que ce ne serait pas conforme aux usages. Reste donc une présentation le premier jour du salon, soit le 21 février prochain, lendemain du prochain CSO. La forme n’est pas encore connue. Mais on redoute déjà, si les options choisies étaient défavorables aux éleveurs, des réactions d’hostilité Porte de Versailles. Et on sait qu’à l’Elysée, on n’apprécie guère ce genre de manifestations.