La belle vie
Dominique Bussereau projette un « Conseil de la modération » dont le seul intitulé est déjà intensément jubilatoire. Nommer une commission pour obtenir la modération des pochtrons indique chez le ministre un esprit potache qu’on ne lui soupçonnait pas. Bien entendu, cela ne servira de rien, et ce comité va s’enliser dans des questions du genre : la modération consiste-t-elle en une consommation prudente et régulière, ou excessive et occasionnelle ? Et si par malheur on ne boit que de l’eau, ne tombe-t-on pas dans l’immodéré excès inverse ? Certes, il y a de plus vastes interrogations : le buveur se bat-il contre le vin ou contre la tentation de l’ivresse ? Et aussi : la bêtise humaine peut-elle être modérée - si c’est ça le problème, la cause est perdue d’avance ?
Dans ce genre de billet, en principe, on ne change pas de sujet, mais je ne peux retenir plus longtemps mon fou-rire : samedi dernier, Nicolas Forissier assistait au « Noël des animaux », un truc de Brigitte Bardot, dans une « démarche dynamique d’écoute et d’action » (mon Dieu, quel langage !). Il aurait dû aller au bout de cette pantalonnade, et se rendre pieusement à la « messe des animaux » célébrée en l’église gallicane de Paris. Franchement : entre le conseil de la modération et le Noël des animaux, elle est pas belle, la vie rue de Varenne ?