Jusqu’au bout de la nuit
Bien au fait des négociations orchestrées par Nicolas Sarkozy entre industriels et distributeurs, le nouveau président de l’Ania est longuement revenu sur l’accord obtenu à l’arraché le 17 juin. Reconnaissant que la position demandée par le ministre d’Etat est « acceptable », Jean-René Buisson n’a cependant pas manqué d’évoquer les « pressions variées et nocturnes » employées au cours des discussions qui se sont prolongées très tardivement. « M. Sarkozy ne se préoccupe pas qu’il soit 2, 3 ou 5 heures du matin » a-t-il souligné, tout en se projetant dans le futur. « Ce dossier n’est pas fini, il ne fait que commencer. Cet accord a été mené dans un délai rapide, mais à l’avenir, nous avons bien l’intention de prendre le temps d’avoir une négociation de l’ensemble de la problématique ». Le financement de la baisse des prix (-2 %, répartis équitablement entre industriels et grande distribution) est déjà controversé. « En devant financer ce 1 % de baisse, nous avons le sentiment de payer deux fois, car nous versons déjà des marges arrière aux distributeurs depuis des années », s’insurge M. Buisson. Sans oublier que l’application de cette mesure est un véritable imbroglio. « Le vrai problème, c’est le contrôle » avoue le président de l’Ania. « Nous sommes dans le libre jeu de la concurrence et des prix, et par là nous touchons l’incohérence de ces mesures ». Décidément, la fixation des nouveaux prix ne va pas être de tout repos. En somme, de quoi passer de nouvelles nuits blanches.