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Jeux dangereux du ministre

Stéphane Le Foll a-t-il eu raison de pousser les opérateurs à s'engager sur une revalorisation des prix du lait (340 euros les 1000 litres), du porc (1,40 euro du kg) et du bœuf (4,5 euros du kg) ? Fallait-il céder à la pression des éleveurs, avant l'été ? En agissant de la sorte, le ministre de l'Agriculture n'a même pas obtenu la paix sociale souhaitée. Les multiples actions d'agriculteurs désespérés se sont répétées tout l'été. Sous l'objectif des médias, souvent en manque d'actualité en cette saison. Le mouvement a même gagné les éleveurs des pays voisins, jaloux de « ces prix minimums » à la française. Était-il raisonnable de laisser croire aux éleveurs qu'ils pourraient s'affranchir des règles du marché pour vivre enfin correctement de leur métier ? Certes, deux enseignes de la grande distribution ont cette fois-ci joué le jeu pour le prix du porc. Mais disposant de l'ensemble de la chaîne de production, E.Leclerc et Intermarché pouvaient se le permettre. Plus facilement en tout cas qu'un Bigard ou un Cooperl, exposés pour une partie de leurs activités aux prix de marché européens voire mondiaux. La crise de l'élevage couvait depuis des années. Cette réponse ponctuelle paraît bien loin des vrais enjeux de compétitivité, voire dangereuse au vu des règles de la concurrence. Alors certes, surmonter les handicaps structurels des filières ne se fera pas en claquant des doigts. Des financements, encouragés par l'État, mais aussi de bonnes relations au sein de la filière, liées à une contractualisation intelligente, sont nécessaires. Face aux situations désespérées, le gouvernement aurait pu néanmoins agir davantage auprès des banques et favoriser l'approvisionnement français des industriels en imposant l'étiquetage de la viande dans les produits transformés (la charcuterie notamment). Une réponse européenne doit aussi intervenir, notamment pour aider les viandes porcines et bovines, et les produits laitiers, à l'export. L'action de Stéphane Le Foll le 7 septembre en ce sens au conseil extraordinaire des ministres agricoles européens sera certainement regardée de très près.

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