Jean-Pierre Fleury

Les Marchés : Qu’attendent les éleveurs français du dossier « bœuf de tradition élevé à l’herbe » ?
Jean-Pierre Fleury : Il existe une véritable exception du troupeau allaitant et nous devons impérativement nous mettre en position de réponse au marché et travailler sur les échanges intracommunautaires. En entamant des réflexions avec d’autres pays, nous nous sommes aperçus qu’ils avaient les mêmes préoccupations et les mêmes points de vue. Alors nous avons cherché quel signe de qualité pourrait nous convenir à tous et nous sommes naturellement tombés sur la STG. Aujourd’hui, le ministère a compris l’intérêt de cette démarche et nous appuie.
LM : Quels sont vos objectifs ?
J-P. F : Les critères d’achat des consommateurs sont en train d’évoluer. Au-delà du premier prix, la notion d’environnement et de durabilité va prendre de l’importance. Alors nous anticipons, car le marché est têtu. Entre les marques commerciales, les signes marketing, nous aurons une réelle politique de filière en mettant en avant les spécificités du troupeau allaitant. L’expérience montre que toutes les actions du troupeau allaitant ont toujours contribué à tirer le marché de la viande dans son ensemble. L’autre objectif est de pouvoir communiquer sur le dossier grâce aux fonds européens réservés aux signes officiels. Nous avons déjà réfléchi à un collectif de communication. Les oppositions que nous avons rencontrées se règlent.
LM : Comment va se dérouler la procédure ?
J-P. F : La Commission est très satisfaite de voir se monter un aussi gros dossier à l’échelle européenne. Bruxelles doit nous aider à le faire accepter aux autres pays mais aussi à communiquer. Le marché s’européanise et se rassembler pour répondre est aujourd’hui nécessaire. Bruxelles l’a bien compris. C’est sûr, il va falloir apporter beaucoup de conviction et la phase finale de l’étude du dossier sera déterminante, tout comme la communication qui suivra.