Jean-Louis Brunel
Le très discret mais influent Jean-Louis Brunel, 61 ans, affirme être arrivé dans l’agroalimentaire « par hasard ». De formation financière, il débute sa carrière comme auditeur financier chez Arthur Andersen. En 1998, il devient son propre patron en achetant EP Fromatis, société basée en Belgique, spécialisée dans des poudres et concentrés de fromage destinés aux industriels. En 2003, via sa holding Fruiterroir, il prend une participation dans Valade (confitures et compotes). Deux ans plus tard, il rachète Yabon (desserts prêts à consommer, mais aussi alimentation infantile et fromage fondu pour l’industrie) avant de compléter son portefeuille par deux rachats successifs d’activités « fonds de sauce » appartenant à Unilever, en 2007 et 2009. Le 7 avril dernier, Jean-Louis Brunel a réalisé sa plus grosse acquisition en reprenant 100 % d’André Bazin (80 millions d’euros de chiffre d’affaires) dans l’objectif d’atteindre « une taille critique et d’élargir la gamme des produits PAI ». Ayant cédé ses dernières participations dans Valade fin 2010, l’homme d’affaires affiche aujourd’hui clairement ses ambitions de devenir un acteur de poids sur le marché porteur des PAI. Fruiterroir pèse 140 millions d’euros de chiffre d’affaires (« 150 millions en 2011 », assure son président) et emploie 440 personnes sur trois sites industriels. Jean-Louis Brunel confie avoir « d’autres projets d’acquisitions dans les PAI d’ici un an à un an et demi », les cibles étant déjà identifiées. Passionné de cuisine, ce financier évolue avec plaisir dans l’univers agroalimentaire « où l’innovation est importante » et où les produits élaborés « deviennent de plus en plus sains ». Chez Yabon, le service recherche et développement compte 10 personnes, et Jean-Louis Brunel se félicite d’y réaliser 70 développements de produits par an pour l’industrie.