Jean Le Vourch fait ses adieux à la fédération des coopératives
Jean le Vourch a profité de son dernier discours à la tête de la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL), dont l’Assemblée générale avait lieu hier à Paris, pour faire un large tour d’horizon des défis à relever pour la filière. Parmi ceux-ci figure, bien entendu, le prix du lait. Car malgré la « clause de paix » du 2 mars signée entre producteurs et transformateurs, rien n’est arrêté quant à sa fixation. « Nous progressons ensemble sur un certain nombre de principes économiques, et je veux croire que nous aboutirons à un nouvel accord, car nous en avons la volonté. En témoigne notre réunion interprofessionnelle du 14 avril dernier, qui a constitué un très bon point de départ», s’est contenté d’indiquer celui qui a présidé la FNCL pendant dix ans, sans mentionner les pistes explorées.
Mais, au-delà du prix du lait, M. le Vourch estime que la réforme de la Pac dans un contexte de mondialisation rend des réorganisations nécessaires pour les coopératives. « Il existe de très nombreuses mesures à mettre en œuvre rapidement, juge-t-il. Elles vont du simple partenariat à la concentration de l’offre commerciale, ainsi qu’à la restructuration industrielle ».
A ses yeux, les transformateurs ne sont pas les seuls à devoir faire des efforts. « Les producteurs disposent également de marges de productivité, pour peu qu’on veuille bien leur donner les outils juridiques leur permettant de s’adapter », estime-t-il tout en insistant sur l’indispensable distinction entre les deux France laitières : celle de laplaine et celle des régions de montagne. « Elles ne font pas face aux mêmes concurrences. Toute réflexion sur le niveau des quotas par exploitation doit être engagée en tenant compte de cette réalité », prévient donc M. le Vourch. La FNCL préconise notamment la mise en place d’un plan agricole régional.
Réformer le système social
Autre préoccupation : le manque de compétitivité des produits fabriqués en France. Inquiétude accrue par l’imminence d’un accord entre l’Union européenne et le Mercosur. « Est-il vraiment utile d’accélérer toutes ces échéances, sachant que le véritable commerce mondial des produits laitiers reste limité à 6 % et qu’en réalité ces échanges se réalisent à l’intérieur de grands blocs géographiques ?», s’interroge M. le Vourch. D’où son souhait d’un allègement des charges sociales. « Notre système de financement est un véritable droit de douane à l’envers, taxant les produits nationaux, et exonérant les produits importés ». Aussi réclame-t-il « une cotisation sociale sur le modèle de la TVA, qui s’appliquerait aussi aux produits importés ». Le président de la FNCL a également exprimé son « ras-le-bol » vis-à-vis des attaques dont sont victimes les produits laitiers en matière nutritionnelle.